On parle de Watchmen et d'Akira, et même si y'a de ca, c'est quand même un trip à part.
On parle de Pixar (la comparaison est inévitable de nos jours face à n'importe quel film en images de synthèse), mais c'est quand même un style bien différent.
On parle de Kassovitz, de l'oeuvre originale, de la production chaotique, et même si ca fait partie de Prodigies de facon inhérente, je tiens à juger le film en lui-même pour ses propres qualités.
Et elles sont nombreuses.
Oui, j'ai vraiment adoré The Prodigies.
J'y suis allé sans m'attendre à quoique ce soit de particulier, en ayant vu juste l'affiche et en m'attendant à un truc gratuitement bourrin qui part en cacahuètes dans la plus grande légèreté; et je n'ai pas du tout eu ce que j'étais venu y chercher.
A la place, je me suis retrouvé face à un film d'anticipation plutôt fin, résolument crédible (ce qui est loin d'être évident avec les éléments de très haute technologie et de surnaturel inclus), et montrant le savoir-faire de ses géniteurs en termes de science de l'immersion.
Car c'est le premier truc qui marque: Ici, la 3D n'a pas l'air d'avoir été slappée sur un film pour le style (et les brouzoufs), mais bel et bien inclue à part entière dans la construction du film; les perspectives sont discrètes quand l'action est lente, elles sont vraiment dynamiques et appropriées dans les scènes plus tendues.
L'immersion est aussi largement aidée par la qualité du jeu des personnages et les parti-pris esthétiques, notamment le design épuré facon cartoon. Les scènes de crise, elles, présentent une concrétisation des métaphores comme les prise de vue réelles ne peuvent simplement pas en offrir. En somme, le film tire très bien parti de son médium.
En dehors de la maitrise technique de l'ensemble, on appréciera aussi un scénario très prenant, bien rythmé et en aucun cas infantilisant. L'ensemble est mature, dur et percutant, sans temps mort ni facilité excessive.
Si je dois regretter quelque chose, je citerai l'immense emphase sur le personnage principal, qui, si elle amène une empathie optimale, se fait au prix de la caractérisation des personnages secondaires, relégués pour certains à une dimension unique qui manque un peu de finesse.
J'ai énormément de mal à causer de The Prodigies sans spoiler comme un ouf en enchainant les "Et là, ce passage, il est vraiment trop chouette et puis ca et ca et ca aussi j'm'y attendais pas et putain comment c'est trop cool la manière dont ils ont fait ca et puis là aussi j'étais trop véner pour les persos et,...". Je me contenterai donc de dire qu'il est à lire de toute urgence pour quiconque aime les films d'anticipation, n'a pas peur du fantastique et est prêt à encaisser certains chocs violents.
Et si possible, ne vous spoilez rien. Les surprises sont bien fichues, ne vous les gâchez pas.
tl;dr: The Prodigies est un chouette documentaire sur le syndrome d'Asperger et le danger de la libre circulation des armes à feu.