L'homme qui valait deux dollars
Brushing impeccable, moustache au vent, Rocky Foscoe (quel nom mélodieux) décide de rentrer chez lui pour boire un flacon de lotion capillaire, mais le retour va être difficile puisqu'en s'endormant au volant après un quart d'heure de film ou il conduit gaiement bras à la portière il va se retrouver projeté à dix mètres d'altitude dans un monde entouré de carton peint à l'arrache façon croûte de chalet pas cher du fin fond de la suisse qui représente vaguement des nuages. Et cela va changer notre homme à jamais. Lorsqu'il se réveille dans son lit le lendemain il est l'HOMME PSYCHOTRONIQUE, alias le Scanner du pauvre mais ça faut pas le dire. Mais ça notre coiffeur ne le sait pas encore, puisque le docteur ne remarque rien. par contre lorsqu'il voit son fauteuil de coiffeur monter tout seul il n'en croit pas ses yeux ! Il est bien l'homme psychotronique, ce qui ne veut absolument rien dire mais qui devait en jeter grave dans les années 80 !
De dépit, il décide de repartir et conduit n'importe comment pendant un autre quart d'heure du film. Et soudain il décide d'encastrer un papy dans le mur de son chalet, de par un recoiffage majestueux accompagné d'un froncement de sourcils plein d'intensité. Ou par la volonté des moustaches de Chiranjeevi, ce qui expliquerait l'éclairage multicolore qui s'ensuit et les zooms en folie sur le visage contracté des acteurs, mais dans tout les cas il va se retrouver pourchasser par les policiers, parce que la police a eu très peur en voyant le cadavre de pépé qui faisait bien la gueule quant on le décollait du mur au pied de biche. Donc les scientifiques ont émis une théorie magnifique qui mériterait d'être encadrée à côté de la définition du Karma dans Eaux Sauvages, et la police n'est absolument pas de taille, il faut envoyer la garde nationale au grand complet et le mettre aux arrêts avant que... enfin un truc important qu'il faut bien souligner avec un effet sonore combo sirène / clavier strident pour t'exploser les oreilles, c'est important.
Donc les flics lui collent au cul pendant une demi-heure dans des rues San-Francisco style comme dans les blues brothers avant que les deux camps ne se décident enfin à prendre une décision... décisive en usant de leurs doublages majestueux pour qu'on puisse enfin arriver au climax et au mindfuck final, avec un stock-shot qui roxe du poulet à se rouler par terre tellement fort que votre tapis sera plus plat qu'une feuille de papier calque après coup.
Un film fabuleux, réalisé par un illustre inconnu répondant au nom de Jack M. Sell qui remballe Cronenberg en tout points. La moustache David, il faut penser à la moustache !
