Serbuan maut aka Raid Redemption était une réussite de l’année 2012, un film d’action virtuose et pur objet de jouissance, sans discours ni matière ajoutée. Toujours depuis l’Indonésie, avec cette fois une participation américaine, le gallois Chris Evans apporte une suite très attendue à ce film coup-de-poing qui l’a immédiatement rendu célèbre. Plus épais, plus long aussi (2h30), The Raid 2 raconte l’infiltration de Rama, le flic de Jakarta, dans la mafia régnant sur une ville.

Le scénario est très classique et tous les motifs conventionnels sont là, au service d’un spectacle extrêmement ambitieux, visant l’ampleur des plus grands polars, particulièrement de toute la branche mélancolique ou scorsesienne du film de gangsters. The Raid 2 ne surprendra donc jamais sur le fond, mais il est assez éblouissant et parfaitement à la hauteur de son prédécesseur. Le plaisir éprouvé est égal à celui des films de John Woo ou de ces blockbusters sauvages comme les années 1990 en ont alignés quelques-uns.

L’ultra-violence est de mise, parfois très froide et égale aux attitudes des protagonistes les plus dominateurs (la rencontre des deux visages de la nouvelle génération), le plus souvent au service de ballets ludiques et jouissifs. Parmi les nombreuses scènes de baston, celle avec Mad Dog (le clochard) est une des plus captivantes vues ces dernières années. Les personnages, même de premier plan, valent comme archétype de tragédie pulp. C’est d’une grâce badass totale.

Le flirt avec le cartoonesque est tel qu’à plusieurs reprises, des groupes d’une dizaine d’hommes peuvent affronter une personne survitaminée pour probablement y perdre la vie. La légère frustration d’assister à un produit si creux est compensée par l’énergie impressionnante de la réalisation et de ces scènes de combats, parfaitement lisibles et donc profitables contrairement à des présumés défouloirs comme Transformers 3. Raid 2 Berandal est plus loquace que son prédécesseur et ça lui profite : transfert réussi du produit indépendant et nerveux vers un classicisme plein de panache.

http://zogarok.wordpress.com/2014/11/19/the-raid-2/

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le 18 nov. 2014

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