En 1947, un homme nommé Ueda tue, avec l'aide d'un pote, un dealer et sa petite amie, condamnant de fait le premier à vingt ans de prison. Sauf qu'à force de vouloir s'échapper, et il y arrivera à plusieurs reprises, il va cumuler au bout du compte 41 ans de réclusion.
Plus je progresse dans les films japonais des années 1970, plus je vois un style Toei arriver, surtout grâce à l'influence de Kinji Fukasaku. Là, c'est une histoire burnée, avec très peu de femmes, où la caméra suit constamment Ueda, joué par Hiroki Matsukata, (un habitué d'ailleurs de Fukasaku et de Takashi Miike dans sa fin de carrière), un homme ivre de liberté. Il y a presque un aspect documentaire par moments dans les scènes de prison, où règne clairement la loi du plus fort, entre bagarres sanglantes, brimades et humiliations, y compris sexuelles. Avec ces moments assez cruels où tous les prisonniers doivent prendre une douche collective, avec le risque que ça dégénère.
Au fond l'histoire est assez répétitive, entre méthodes originales pour s'enfuir, la vie en-dehors (notamment quand il retrouve sa femme), et qu'il finit par retourner en cabane et ainsi de suite jusqu'à une dernière évasion où un homme va le comparer à un Jean Valjean. D'ailleurs, le film est inspiré d'une histoire vraie, mais je doute qu'il y ait eu autant de panache qu'avec Hiroki Matsukata et sa gueule qui semble revenu de tout.