The Reef remplit honnêtement sa mission dans le genre "requin mangeur d'hommes". Non, vraiment, après un démarrage un brin laborieux (trois quarts d'heure tout de même) censé camper les personnages (assez insipides il est vrai) de cette petite virée dans les eaux coraliennes d'Australie, le rythme démarre pour de bon après le chavirage du voilier.

Il y a même quelques bonnes idées ici et là (les scènes sous la coque du bateau, la tortue, les poissons qui affleurent la surface, les récifs hospitaliers...) et le stress monte gentiment en puissance. Qui plus est, ce qui est plutôt assez rare pour un film du genre, le spectateur est aussi amené à s'interroger sur les propres choix qu'il serait susceptible de faire en pareille situation (rester sur le bateau retourné sans vivres avec des chances infimes de croiser la route d'un autre bateau... ou s'aventurer dans des eaux que l'on sait par avance peu hospitalières pour rejoindre une île invisible à plusieurs kilomètres).

Mais le film mérite surtout une mention spéciale pour avoir travaillé quasi-exclusivement avec les images de grand blancs filmés sous l'eau dans des conditions réelles, le tout étant savamment intégré au déroulement de l'histoire: ça change vraiment des requins en carton-pâte un peu désuets des Dents de la Mer ou des images de synthèse insipides des films récents (Peur Bleue, pour ne citer que lui...). Maintenant, cette exploitation à outrance des images sous-marines finit aussi par avoir un effet pervers puisqu'en regardant sous l'eau toutes les 30 secondes pour voir ce qui y rôde, l'effet de surprise en prend un sérieux coup; le spectateur étant quasi-constamment averti de la présence du requin.

Néanmoins, difficile de ne pas penser que le film n'innove pas assez pour attirer un cercle plus large de spectateurs que les simples fans de films du genre (la niche de la niche, donc... en atteste une sortie directement en vidéo en France). Mais sans doute qu'après la quadrilogie des Dents de la Mer, Peur Bleue et évidemment Open Water (dont The Reef s'inspire de manière évidente tant par son scénario que par sa réalisation minimalistes), le thème du requin tueur a peut-être été exploité jusqu'à la corde au cinéma perdant ainsi de son mordant au fil des années... Bref, un film efficace, mais un de plus serait-on tenté de dire, ni plus, ni moins (avant le film de trop, sans doute)...
marchiavel
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le 25 juil. 2011

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marchiavel

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