Western irlandais

Une bonne surprise que ce Black 47, renommé The Renegade pour sa distribution française.Cette histoire de vengeance impitoyable d'un ancien soldat de l'armée anglaise qui revient en Irlande ressemble à ce qui pourrait être un "western irlandais". Il se déroule dans les années 1850 lors de la famine qui a éradiqué plus d'un quart de la population de l'époque.
Tout le début du film montre justement cette effroyable misère, ces conditions de vie épouvantables ou la famine et la maladie font leur nid. L'exploitation et l'expropriation d'une gouvernance anglaise sans état d'âme sont la source principale de tout ces malheurs. Il faut voir comme les anglais sont encore détestés, de nos jours, par la majorité des irlandais pour comprendre comment ce ressentiment a pu trouver sa source.
Le rythme du film est lent, ce qui peut, au début, déconcerter. Mais on prend très vite goût à cette histoire bien ficelée. Le scénario ne révolutionnera pas l'histoire du 7e art mais reprend et utilise à bon escient les archétypes de ce genre de cinéma.
Le point fort du film, c'est son style sobre et épuré . Aucune surenchère ni violence gratuite. La description des voyages, les paysages, la boue, le (lent) chargement des fusils qui ne fonctionnent d'ailleurs qu'une fois sur deux ancrent le film dans une "réalité quotidienne" dont le réalisateur a voulu se faire l'écho. Et il a plutôt bien réussi cet aspect de son long métrage. Les actes, les combats sont "bruts" sans décorum cinématographique et "justifiés" par le seul désir de vengeance. A l'inverse quelques dialogues tombent un peu plat, mais le caractère "taiseux" du soldat limite ce côté négatif. Certains personnages (le jeune soldat qui se retourne contre son armée, le traducteur) auraient mérité aussi un peu plus de "développement".
Le final reste classique, avec tout de même un mini "cliffhanger" qu'il vous reste à découvrir.
Bon film...