Époustouflante ... malgré quelques longueurs.

Immersion totale en pleine guerre amérindienne ...
Comment porter à l'écran la virilité à l'état pur, l'honneur et la douleur ?


En prenant un sujet historique et en le filmant de manière brute !
Rien n'est dénaturé ! Traité de manière grossière, rustique et naturelle, The Revenant nous narre l'histoire d'un homme (DiCaprio) ayant entretenu une relation avec une indienne (qui soit dit en passant n'est autre que la fille du chef de clan des indiens). De cette relation naîtra un amérindien, menant combat du côté de son père (après le décès de la mère indienne).


Une lutte acharnée est menée avec ses hommes d'origine étrangère, mais également avec la nature, plus indomptable et redoutable que jamais !


C'est un DiCaprio brutalisé, abattu, anéanti par les événements tragiques de sa vie et d'homme honorable et vertueux qui nous laisse bouche bée face à tant d'impuissance mais aussi de force !


Les longueurs se font ressentir dans ces longues poursuites et l'état léthargique d'un personnage à qui le destin ne fera aucun cadeau ! (la clémence n'a pas sa place à cette époque !!).


Les thèmes typiquement américains refont surface par de nombreux éléments:



  • la dualité des personnalités DiCaprio et Hardy permettent d'opposer deux aspects de l'Amérique: celui reposant sur l'entraide/ la protection des pairs et celui du nombrilisme capitaliste/ du survivaliste (bien que les paroles d'Hardy laissent transparaître une subtile culpabilité par moments).

  • la croyance: une discussion autour du feu entre Hardy et Poulter ... une histoire d'écureuil, dont le fond faussement futile des propos nous laisse perplexe (et nous glace un peu le sang même !) et amène à réfléchir quant aux croyances dans un contexte aussi rude !

  • la question de l'appartenance: liée à celle de la culture. Les tensions au sein du camp américain permettent de révéler les valeurs culturelles que chacun défend au nom de leur propre conception de la culture qu'ils portent.

  • Le rapport entre l'homme et la nature: de longues minutes sont consacrées à un passage de lutte remarquablement filmé ... Les plans d'ensemble permettent de frontalement nous rappeler une chose: la petitesse de l'homme / l'immensité de la nature.

  • L'espoir, la peur, la haine ...


Un film qui remplit sa part du contrat avec brio !

EmelynePicardo
8
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le 1 mai 2020

Critique lue 80 fois

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Emelyne Pic'

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