Marche funèbre
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Un survival glacé sur fond de northern western dépaysant, les canyons désertiques remplacés par des vallées enneigées. Ce côté sauvage sied viscéralement à ce genre de périple en démultipliant le niveau de difficulté et l'intérêt sordide du spectateur. Iñaritu se la joue un peu Terrence Malick en filmant la belle mais menaçante nature avec de longs plans contemplatifs sur de sages paroles en dialecte indien.
Par contre il maîtrise toujours autant ses plans séquences coordonnés et réglés au cordeau avec un bel exemple en la matière lors de l'embuscade du début. L'immersion en est vraiment dopée mais ces quelques passages nerveux contrastent fortement avec la longueur du reste du film. L'épée de Damoclès pèse moins sur le héros ici que dans un Délivrance par exemple, et ce malgré le travail scénographique d'Iñaritu (justement peut être un peu trop ostentatoire comme à son habitude) passé maître dans les mouvements de caméra notamment autour des acteurs.
La musique est à l'image du propos traité soit rudimentaire et froide laissant les divers bruits de la nature comme le ruissellement de l'eau ou les bourasques de vent accompagner l'inquiétante solitude du héros. Estampillé "D'après une histoire vraie" on retrouve étonnamment pas mal de scènes déjà vues ailleurs comme la chute dans la cascade pour échapper aux poursuivants et même la technique de Luke dans SW pour se réchauffer, bref c'est pas le scénario révolutionnaire.
Léo n'est certes pas un jedi mais un trappeur endurci qui sait quoi faire pour survivre en terrain hostile, on est loin du néophyte d'Into the wild là c'est plus Man vs Wild avec en prime les indiens au cul. Le rôle des divers tribus autochtones est assez flou, on ne sait pas trop pourquoi elles en veulent à certains "visages pâles" et pas aux autres mais le contexte géopolitique local n'est pas l'essentiel ici, puis tabernacle ils avaient déjà l'accent Québecois à l'époque.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de vengeance, Les meilleurs westerns, Les meilleurs films sur la beauté de la nature, Les meilleurs films se déroulant au XIX° siècle et "Quand le héros tombe du ravin un bon méchant ne vérifie jamais s'il est mort" - art.10 du scénariste feignant
Créée
le 26 févr. 2016
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2 commentaires
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