Marche funèbre
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le 25 févr. 2016
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C'est avec entrain que je me rendais dans les salles obscure pour découvrir la nouvelle oeuvre d'Inaritu.
Tout me séduisait sur le papier, les têtes d'affiches, la réalisation, le synopsis, et la durée. Car oui j'aime les films longs, particulièrement quand ils se servent du temps qu'ils ont d'impartie pour faire autre chose que de la narration, sans que cette dernière n'en souffre.
C'est marrant avec quelle aisance je suis rentré dans ce film (difficile d'en dire autant pour mes voisins qui ont confondus rendez vous romantique et séance ciné mais passons).
Inaritu sait absolument comment faire disparaître la caméra, tel un trappeur, nous nous faufilons au sein de ces groupes essentiellement masculin, et le cadre nous porte uniquement vers ce qui convient de montrer. Tout le visuel est concentré sur l'essentiel de l'action, dès lors, nous ne loupons aucune miette de la narration ou des péripéties qui se veulent visuelles. Et puis, lorsque l'émotion des séquences nous prends aux trips, lorsqu'on verse une larme uniquement à cause d'un accord oculaire parfait, Inaritu nous offre ces moment d'expirations pour décharger tout l'amas de vie qui nous a envahit au travers de plan fixe contemplatif s'étendant toujours plus loin pour nous aider à reprendre les esprits mais d'avantage bouleversé par la beauté que nous offre la nature. D'ailleurs tous les plans sélectionnés sont superbe : de la plongé sur un lac gelé au milieu d'une forêt enneigé à la contre-plongée orienté vers une lune centralisé elle aussi, obstrué par les silhouettes d'arbres morts. (Après si vous me dites que chacun de ses plans donne un sens au récit moi je vous dirais que j'en sais foutrement rien et que ça me suffit).
Le film pilote nos émotions, en nous plaçant à la merci des personnages qui sont eux mêmes les proies de la nature. Ainsi, lorsque la détresse nous ronge, notre inaction devient intolérable et injuste face à l'acharnement du sort contre les protagonistes. Notre perception n'est pas brouillé donc nous sommes toujours conscient de la difficulté des épreuves que les personnages doivent affronté, et nous devons le tolérer de la même manière que les personnage acceptent de ne pas être maître de leur destiné, voué à un avenir qu'il faut prévoir et ne pas succomber aux aléas et au renoncement.
The Revenant c'est l'histoire d'un homme tout simplement. Tous les plans, en plus de se concentrer sur l'action, savent la centraliser, il est très rare que des personnages sortent littéralement du cadre et quand ils sont dessus, leur rapport à la nature les projette au milieu de l'écran.
L'effet fish-eye est usé a bon escient; il permet d'élargir le cadre lors de plans larges nous permettant une meilleure appréciation de la compositions structuré de chaque images, tandis que les personnages sont filmés de très près, "intimisant" notre relation à leurs égard.
De ce fait, Hugh Glass rampant, marchant, naviguant durant tout le film, est filmé de cette manière permettant au spectateur d'avoir plus qu'un attachement moral et émotionnel à lui. Il devient notre gardien, notre protecteur. Si bien que lorsque le danger guette, la caméra le filme soit de face pour qu'il soit celui qui affronte ce périple (nous, préférant détourner le regard), soit le filme de dos placé derrière, transformant son état physique en forme poilu, comme un animal protecteur et bienveillant, mais aussi en clin au péril.
Ce jeu est aussi rassurant qu’inquiétant, et dès que l'on s'intéresse à d'autres personnages, la pression s’intensifie et se relâche également. Notre calme survenant que durant les pauses octroyé par la contemplation presque solennelle et rituelle de paysages.
Les acteurs sont transparents, dépassant leur condition devenant les figures qu'ils incarnent offrant une véracité et une profondeur pour notre regard intimiste. Les effets spéciaux sont très trompeurs, la technique cinématographique atteint des niveaux plus que puissant, et délivrant elle aussi une crédibilité aux scènes d'action, de survie grâce à des plans séquences semés d'artifices bluffant et n'engourdissant jamais le rythme ou la narration du film.
Tout le film tend à déshumaniser ses personnages (tout le silhouette bestiale de Hugh à bien des endroits du film) qui se raccrochent pourtant spirituellement à leur croyance, à leurs proches, à leur passions et aux liens envenimés qui les animent.
Bref trop d'idées en tête pour bien les structuré, j'ai vécu ce film aussi bien qu'on puisse le faire.
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Créée
le 2 mars 2016
Critique lue 254 fois
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