Gros spectacle qui débarque, très attendu pour son casting (Hardy, Di Caprio et une foule d'acteurs que l'on reconnaît) et son réalisateur Inàrritu. Qu'on soit clair tout de suite, je n'ai jamais aimé un seul film d'Inàrritu, je me suis toujours fait ch*er devant ses travaux, de Birdman à 21 grammes, sans y trouver grand chose à sauver dans la mollesse de sa mise en scène. Birdman affichait toutefois des ambitions techniques plus marquées avec ce (faux) plan séquence. Ici, le cinéma d'Inàrritu prend un tournant plus "viscéral" avec une histoire de vengeance sanglante et une amérique encore une fois bien enfoncée dans la violence, façon la Horde sauvage avec retour des indiens.


Il y a du très bon et du mauvais. Très bon, car l'ensemble des ingrédients fonctionne, et que les mouvements de caméra amples subliment la beauté des décors et de la mise en scène. Avec plusieurs séquences marquantes qui offrent réellement des moments de cinéma. L'ours, le saut de falaise, la vengeance... Autant de séquences clefs qui ont été remarquablement soignées et dont l'intensité brute passe directement du plateau de tournage à l'oeil du spectateur. Y a pas à dire, quand c'est viscéral avec un peu de violence, j'aime beaucoup. Ce qui coince, c'est au niveau des acteurs justement. A un Tom Hardy un peu effacé, on oppose un Di Caprio... qui en fait des tonnes. Mais il en fait beaucoup trop pour jouer la folie, à chaque nouvelle étape, il hurle, respire bruyamment, contracte ses muscles maxillaires en bavant. Il ne joue que sur le registre de la rage, ce qui est bien pauvre et surtout redondant. Avec un côté mad max nouvelle génération pour le reste des autres scènes, où le personnage grogne, ne parle pas beaucoup, et fronce quasi tout le temps les sourcils. Ce manque de subtilité a la désagréable faculté de me faire sortir d'un film, et a le don de vous gâcher des séquences (comme la trahison justement, où la moitié des plans sont cadrés sur un Di Caprio qui bave en essayant de crier et de bien surligner sa rage impuissante alors que le décors et la mise en scène font déjà le boulot de l'intensité, c'est trop). Pour un spectacle relativement modeste et aussi mastoc dans son ambiance, ces petites scories alourdissent considérablement le résultat. Qui reste tout à fait honnête au demeurant.

Voracinéphile
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le 25 févr. 2016

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