Marche funèbre
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"The Revenant", film d'aventure-action réalisé par Alejandro González Iñárritu, raconte l'incroyable histoire de Hugh Glass, trappeur à toque en castor, qui se faisant blesser par un ours, se fait laisser pour mort par un de ses compagnons, qui tue son fils au passage. Bien qu'ayant plusieurs côtes cassées, la gorge tranchée et la moitié de l'épiderme manquant, Glass va se débrouiller pour parcourir plusieurs centaines de kilomètres dans une Amérique complètement gelée et encore sauvage, afin d'obtenir sa vengeance. Il affrontera dans sa quête un groupe de bandits français (l'action se passant dans le grand Nord), des indiens étant en désaccord avec la spoliation de leurs terres, mais aussi et surtout la Nature.
Car dans cette lutte pour la survie, Glass sera réduit au rang de proie, tout d'abord dans la scène de l'ours, mais aussi lors de cette fabuleuse scène où Leonardo DiCaprio est transfiguré en castor nageant sous l'eau dans son imposante fourrure, cherchant à esquiver balles et flèches en une magnifique inversion. Ainsi, on observe pendant la grande partie du film DiCaprio se faire déformer, torturer par le froid, la faim, la douleur, dans des espaces ébahissants par leurs proportions gigantesques, qu'Iñárritu a su saisir à la perfection.
Mais réside peut-être là le plus gros défaut du film : derrière la beauté plastique, demeure un film froid, qui, bien que très esthétique, ne laisse que peu de place aux sentiments du protagoniste, assez unidimensionnel dans son désir de vengeance. Ainsi, le film préfère montrer la chair de DiCaprio subir les pires sévices plutôt que de montrer ce qu'il y a sous cette chair. Cependant, on peut aussi considérer cela comme un choix, car collant parfaitement à l'image du revenant, revenant d'entre les morts (ici, lors de quelques plans où DiCaprio est symboliquement transformé en zombie) pour accomplir une tâche bien précise, son existence continuant malgré tout les malheurs physiques justement parce que cette tâche reste à accomplir. Ainsi, quand cette vengeance est enfin réalisée, DiCaprio, reste figé face à la caméra dans un plan final, comme si toute énergie l'avait quitté.
Côté reconstitution, le film est là aussi magnifique, en tout cas esthétiquement, rendant très bien l'ambiance de ce Grand Nord pas encore vraiment colonisé, notamment par une violence très graphique et omniprésente. Le film montre aussi en arrière plan le génocide amérindien, toutefois assez peu abordé.
Pour finir, on peut dire que "The Revenant" est un très bon film, très esthétique, mais qui pêche cependant au niveau du développement de ses personnages.
Créée
le 1 mars 2016
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