Un petit retour sur l'épopée tant attendue de 2016, qui nous plonge en pleine Amérique du Nord du XIXe siècle, où trappeurs et indiens régnaient dans les forêts et montagnes du Dakota. Après une violente attaque d'une tribu indigène, Hugh Glass et son équipe de trappeurs fuient dans l'espoir de retrouver le fort Kiowa. Survivant d'une seconde attaque, cette fois-ci celle d'un ours enragé, notre cher Hugh Glass n'est plus en mesure de se déplacer. Ralentissant la marche du groupe, il n'a plus la confiance de tout le monde, en particulier celle de John Fitzgerald, prêt à le laisser à l'abandon, tout seul comme dans Man vs Wild... La flèche de Parthe étant plantée, Glass, incapable de se défendre et de parler, perd son fils devant ses yeux. Croyant que Dieu décide du sort de l'homme, Fitzgerald s'enfuie en meurtrier. Le temps et le froid ne font qu’accompagner Hugh Glass vers l'agonie. Dans un monde impitoyable et sauvage, seul une bonne dose de vengeance peut aider l'homme à survivre... Laissez moi à présent donner mon point de vue sur ce film tant aimé du grand public.



Quelques scènes impressionnantes, mais à quel prix ?



Deux scènes mémorables viennent sauver un scénario mal maîtrisé. Celle de l'attaque des indiens et de l'ours m'ont le plus marquées. J'ai même ressenti des picotements derrière mon dos quand notre cher Hugh Glass se faisait refaire un deuxième dos par l'ursidé ! Malgré des moments parfois longs, l'intensité des scènes d'action nous remettent directement dans le film, notamment quand le rouge vient embrasser le blanc de la neige, le tout dans un décor naturel à nous glacer le sang. Cependant, la dernière scène venant boucler le scénario manque cruellement de suspens, quel dommage.



The Revenant : Entre pureté de la nature et désordre du genre humain



Je comprends mieux pourquoi le réalisateur a pris un temps fou à filmer ces paysages sublimes, embellis par la lumière de l'aube et du crépuscule. Les plans sont de qualités, notamment sur les scènes d'action. Ce réalisme associé à la violence, montre à merveille le désordre des espaces habités par les hommes. Le spectateur se retrouve confronté à un paradoxe : le maât de la nature bouleversé par le chaos du genre humain. Malheureusement la bande son du film, qui aurait pu accompagner cette qualité visuelle, n'est pas du tout à la hauteur : l'émotion disparaît rapidement.



DiCaprio et l'oscar



Leonardo Dicaprio méritait t-il vraiment son oscar ? Si l'on répond concrètement à la question, cela ne fait aucun doute, car personne ne peut rester insensible face à ses performances réalisée dans d'autres films :Titanic, Gangs of New York, Blood Diamond, Les infiltrés, Shutter Island, Le Loup de Wall Street, Django, pour ne citer que ses meilleurs interprétations. Néanmoins, si l'on se focalise sur sa performance dans The Revenant, nous pouvons nous poser quelques questions... La façon dont notre trappeur préféré se tord de douleur, grimace, est en soit acceptable puisque la souffrance est au rendez vous. En revanche, le problème vient des dialogues : « He killed my son », il n'y a que ça à retenir ! Il y a ici un véritable déséquilibre dans le jeu d'acteur : la performance physique de Dicaprio étouffe complètement ses pauvres dialogues, si peu mis en valeur dans le film. Pour ce qui est des autres acteurs, hormis celui qui joue le rôle du fils de Glass et quelques autres déceptions, je ne peux que saluer la performance de Tom Hardy.



La Triade de la vie



Comment analyser le film d'Alejandro Inárritu ? Plus d'un mois après sa sortie, j'ai eu quelques difficultés à résumer l’œuvre dans son ensemble. Le scénario ? Di Caprio ? Les indiens ? Les paysages ? S'il y a bien une chose à reprocher à ce film, c'est qu'il expose une multitude d'enjeux dans tous les sens : écologie, religion, surpassement, vengeance et j'en passe... Il n'y aucune cohérence, tout s’enchaîne rapidement, ce qui fait que nous, spectateur éblouit par des scènes pourtant si impressionnantes, ne pouvons rentrer complètement dans le film. Certes, laisser au spectateur sa propre interprétation est intéressant, mais il fallait d'après moi écarter des messages assez flous, pour se concentrer sur un ou deux enjeux principaux. La relation entre les hommes, la nature et la religion m'a beaucoup plu : cette Triade de la vie aurait mérité d'être plus exploitée.
Enfin j'ai été impressionné par les souffrances qu'ont subies les personnages du film. L'homme du XXIe siècle serait-il capable de surmonter toute cette peine ?



Conclusion



Il faut dire que je m'attendais à beaucoup mieux de la part d'Inárritu et de son casting. De nombreuses personnes ont reproché au film d'avoir poussé trop loin la réalisation (longueur du tournage, entraînements physiques intenses...), cela ne m'a aucunement dérangé. Mais si seulement le film avait été à la hauteur de la réalisation ! Quel chef d’œuvre cela aurait fait ! Sans être trop pessimiste, le bilan est tout de même positif, la beauté des paysages et l'intensité de certaines scènes viennent sauver le reste brouillon qui manque parfois d'émotion.

Normandivin
6
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le 11 avr. 2016

Critique lue 305 fois

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Normandivin

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