Enfin le cinéma se réveille. Il a fallu attendre un petit moment avant de voir les grosses productions s’intéresser à cet art nouveau. Cela fait maintenant trois ans que j'attends ce film, informé par hasard, après avoir regarder le film Moon de Duncan Jones. Warcraft, jeu de stratégie en temps réel, se transforme en film épique, grandiose et tolkénien. Le monde des hommes qui vivait en paix, doit faire face à une grande menace : l'arrivée des peaux vertes dans le royaume d'Azeroth. Dans un conflit inévitable et grandissant, le fel, une magie surpuissante et parfois incontrôlable, devient un enjeu important dans l'histoire de ces peuples...
Le film est très centré sur l'intrigue des personnages. Fini les descriptions et détails inutiles du Hobbit de Peter Jackson, on a cette fois ci à faire à un film sérieux. J'attendais beaucoup de Travis Frimmel, l’acteur révélé dans la série Vikings. Une petite déception quand même, Son rôle dans Lothar n'est pas tout le temps convaincant, mais l'ensemble de sa prestation reste positive, notre viking cynique se transforme en chevalier honnête et respectable.
Le scénario, bien que trop simpliste, évolue suffisamment pour capter le spectateur. Le film monte en puissance au fil des minutes: d'abord, la présentation du monde et des personnages, les confrontation entre les deux races, puis la scène finale, brutale et chaotique. On attend avec impatience la suite de cette histoire qui s'annonce grandiose !
J'attire mon attention sur les aspects visuels de Warcraft : ils sont certes beaux, purs et esthétiques, mais les effets spéciaux ressemblent trop à ceux des jeux vidéo et de l'animation. La distinction entre ces deux arts est primordiale et doit se faire intelligemment sur le grand écran. Les couleurs utilisées pour le fel (la magie des sorciers) et les armures beaucoup trop luisantes viennent troubler l'univers de Warcraft, pourtant bien présenté visuellement dans son ensemble.
Je n'ai pas pu m’empêcher de chercher des similitudes avec le Seigneur des anneaux: Saruman et le gardien manipulés par une force du mal, la tour qui ressemble à Minas Tirith... J'écarte maintenant ma mauvaise fois pour retenir les innovations de ce film. Bien que l'univers de Warcraft paraît similaire à celui de Tolkien, les orques, par exemple, se différencient de ceux de la Terre du milieu : ils sont certes tout aussi robustes et coriaces, mais plus humanisés et savent saisir l'occasion quand il faut se rebeller. Le film, sorti en pleine crise européenne, pose également la question de l’accueil des réfugiers dans notre cher terre natale. La paix fragile que nous connaissons croie guérir le mal en repoussant les migrants hors des frontières. Le film retranscrit cette réalité que nous connaissons tous, quel que soit notre point de vue sur l'immigration.
Je suis heureux de voir enfin un film réussi tiré d'une licence de jeux vidéos. J'ai toujours su que les cinématiques Blizzard allaient intéresser les réalisateurs et les productions. Après Warcraft et Assassin's Creed, J'espère que plus tard un film de science fiction basé sur l'univers de Starcraft sortira. Nous sommes véritablement entrés dans un nouvel âge, celui du numérique et d'une nouvelle génération de cinéastes. Le 7 eme et le 10 eme art semblent plus que jamais inséparables.