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Brady c’est un dur de chez dur, un vrai cowboy du Dakota du Sud qui, après un grave chute de cheval au rodéo, doit songer à tout arrêter au risque d’y laisser sa peau. Très doué avec les chevaux, Brady fait un peu de dressage et travaille au supermarché du coin entre deux visites à son pote resté, lui, paraplégique suite à un accident de rodéo. Mais le virus est en lui et l’envie de remonter en selle le titille sans cesse.
The Rider c’est d’abord un choc visuel : la découvert des grands espaces du Dakota, où il semble qu’il n’y ait rien d’autre à faire que de galoper à cheval et s’adonner au rodéo. Au milieu de ces vastes étendues vit Brady avec sa sœur autiste et son père addict aux machines à sous et à l’alcool qui se voit contraint de vendre leur cheval pour payer les loyers de la caravane où vit Brady et sa sœur.
L’autre particularité du film est le parti-pris de la réalisatrice sino-américaine Chloé Zhao qui a choisi de faire jouer son propre rôle à Brady Landreau ainsi qu’aux membres de sa famille et à ses proches. Un peu comme dans Le 15h17 pour Paris mais avec un résultat aux antipodes du navet de Clint Eastwood.
Car ici, on mise plus sur l’aspect contemplatif et sur la psychologie des personnages que sur l’action pure qui se résume en fait à peu de choses. Car dans ce film tout est question de détails, de gestes, de rituels, de traditions, d’attentions ou de regards comme dans ces séquences de domptage très belles menées par Brady ou dans ses échanges avec son pote handicapé ou sa sœur. Plus largement, le film montre, dans un registre quasi documentaire, loin de toute mythologie, ce qu’est la passion du rodéo là-bas et le danger que représente ce sport spectacle pour ceux qui le pratique dans un coin perdu de l’Amérique où il n’y a pas grand chose à faire.