Les 400 coups de Devedjian racontés par Madelin....
C'est plus ou moins ce que j'espérais, ou un truc bien décapant dans cet esprit. Mais je n'ai eu qu'un remake de La Grande Bouffe. Un octave au-dessus, parce qu'on est passé du capitalisme au néo-libéralisme, et sans fin optimiste (non, ils n'en crèveront pas ces petits salopards, parce que ledit capitalisme n'est pas mort comme prévu à l'époque de, justement, La Grande Bouffe).
Tiens, parlons-en de la fin. Bâclée, confuse, laissant timidement entendre que des conséquences, en bref - trop bref - y'en aura pas. Or moi ce qui m'intéressait c'est justement ce qui se passe après la fin, comment ils s'en tirent et comment ils font pour s'en tirer. Parce que les tares de cette pseudo-aristocratie infantile, perverse et friquée, on les connaît, et si on les connaît pas c'est comme la loi, on devrait. Nul n'est censé ignorer que cette engeance présente bien, est arrogante, amorale, stupide, et ne prise que l'argent, le mépris et l'humiliation.
Or c'est juste ce qui passionne Lone Scherfig et c'est ça qu'elle va se mettre en devoir (une expression lourde pour une mise en scène lourde) de nous REVELER. Et donc on a droit à un bizutage (je connais), à une love story impossible avec une roturière (JE CONNAIS), et puis à une orgie odieusement interminable qui dégénère en violence (non, qui l'eût cru ?) puis en meurtre (ah ben ça alors). Voilà, ça c'est 90 % du film.
Du côté de la réalisation, c'est mort, on est dans un téléfilm. Mais il y a quelques trouvailles dans ce mix douceâtre de boys band et de clichés, seulement elles tournent court parce que c'est la REVELATION qui compte. Une parodie de Meurtre dans un jardin anglais au début qui m'a fait sourire et aurait pu donner au film un ton, faute de style. Un niet inattendu de l'escort girl qui, en opposant un refus aussi ferme qu'imprévu aux caprices de ces messieurs, aurait pu donner au film un propos, faute de ton. Et bien sûr la fin, qui aurait pu donner au film... UN FILM.
En fait la réalisatrice est aussi lâche que les deux tourtereaux empotés qui resteront passifs et vertueusement horrifiés jusqu'au bout. Film facile, film qui se défile, film artistiquement médiocre - film qui ne devrait plaire qu'à ceux qui grâce à lui auront découvert qu'en général le fric et le pouvoir ne rendent pas sympas.