L'intrigue du film pourrait très bien se retrouver dans un recueil de contes de Charles Perraut et se présenter comme suit :
C'est l'histoire d'un couple s'aimant profondément et malgré tout l'amour qu'ils se portaient mutuellement, ils n'arrivaient pas à voir ce que chaque couple désirait : un enfant. Un jour, en fouillant dans leur manoir, ils trouvent une magie capable d'exaucer n'importe lequel de leurs souhaits. Vont-ils oser demander l'impossible ?
Le long-métrage coche toutes les cases du genre "elevated" : petit budget, huis clos, tout dans le concept, réal européen mais casting en anglais.
Je dois admettre que je n'ai pas réussi à accrocher malgré le thème du désir et de ses limites qui m'intéresse grandement. Heureusement que les dernières vingt minutes ont rattrapée mon attention même si les enjeux étaient assez prévisibles pour être attendus.
Le travail des décorateurs ainsi que des électriciens permet à The Room de gagner en épaisseur et crédibilité. La prestation d'Olga Kurylenko donne suffisamment de consistance à son personnage pour provoquer l'empathie. J'aurais aimé pouvoir en dire autant à propos de Kévin Janssens qui a plus réussi à m'agacer qu'autre chose.
Le fantastique est tellement faible dans la production audiovisuelle française que ce film est un vrai plaisir au-delà de tous les défauts et qualités qu'ils pourraient porter.
Les concepts en filigrane qui s'articulent dans le film poussent le spectateur à la réflexion et l'invitent à se questionner. En effet, qui n'a pas déjà fantasmé sur un dispositif similaire à celui qui est présenté ?
Ici le film réussi tout de même à nous montrer l'envers du décors en poussant l'expérience de pensée jusqu'au bout. C'est déjà ça et c'est déjà pas mal.