On le sait, un sixième des Pythons est à peu près 6 fois moins drôle que ce que produire l'ensemble de la troupe.
Pourtant, le documenteur réalisé par Eric Idle et Gary Weis ne manque pas d'attraits. Ni même de réussite.
D'abord parce qu'en collant de très près à la carrière exacte des Beatles (et avec une fidélité visuelle qui frise le génie) on sent un réel hommage.
Les détournements sont ponctuels et parfois inattendus, toujours amusants. De Miss Mountbatten expliquant l'intérêt de son mari pour les musiciens (la façon d'évoquer Epstein dans ses inclinaisons sexuelles est ici hilarante) jusqu'à la découverte du thé, suite de leur rencontre avec Dylan, les distorsions du mythe sont légions et toujours bien amenés.
Ensuite parce que la "reconstitution" musicale est superbe, reprenant le principe même du film: détournées, réinterprétées, les chansons sont des petits bijoux de caricature fine.
Les interventions extérieures prestigieuses contribuent enfin au plaisir du métrage: Jagger et madame, Paul Simon, Harrison, Belushi, Aykroyd, Murray, Ron Wood et autres Palin s'amusent comme des petits fous à malmener l'histoire officielle qui est déjà entrain de statufier l'aura du groupe.
C'est cet esprit primesautier pour mieux démystifier la statue du commandeur qui est déjà en train de s'ériger autour des Beatles qui est salutaire. On comprend bien pourquoi Harrison, ami et producteur des Monty Python, se prête si volontiers à l'esprit potache de l'ensemble.
C'est frais, c'est sain, c'est amusant. Indispensable pour tout fan des scarabée, ou de l'histoire de la pop.