Même si le film regorge de bonnes idées et d'une ambiance plutôt correcte, il pêche rapidement par une trame globalement bâclée à partir de la moitié du film et malgré un démarrage pourtant correct.
Une intrigue simple mais efficace plante sans ambages un décors piquant, voir intriguant.
Un petit groupe de "journalistes", comprenez "producteurs de torchons voyeuristes" part en effet sous un prétexte alambiqué retrouvé la soeurette de l'un de leurs infiltrer une secte de l'intérieur.
Dit comme ça, ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais la mise en scène soignée et l'aspect documentaire contribuent à mettre en place une ambiance lourde, bien distillée sur la durée.
Les personnages sont alors bien écrits pour le "Père" et la petite soeur en particulier, et l'histoire est assez prenante pour être suivie avec intérêt malgré une interprétation dégueulasse.
L'arrivée dans la paroisse ainsi que l'interview du Père sont très bien amenées et la mise en scène est impeccable.
Mais ça dérape dès l'apparition des voix dissonantes de la Paroisse. La trame, déjà prévisible, rebondit sur des facilités assez navrantes tout en n'épargnant plus aucuns clichés baveux au spectateur. Sans spoiler, je dirais qu'on assiste à des allers-retours incohérents et une fuite finale tellement improbable que ça en devient ridicule. Le massacre final (bah oui, on ne se refuse rien) est complètement bancal, et aurait gagné à être suggéré, ou tout au moins beaucoup mieux amené, car toute l'ambiance savamment distillée au départ se perd dans cette partie, et la tension que je sentais monter progressivement s'est brutalement changée en dépit à ce moment là.
Bref, j'attendais beaucoup plus de ce film, à savoir une vision plus saillante et contrastée de certaines idéologies, mêlant propagande avec lavage de cerveau et rejet de la vie moderne avec violence et irascibilité...
J'aurais aimé, pourquoi pas, un parallèle entre la religion, l'interprétation humaine de textes abscons et leurs adaptations courageuse dans la vie contemporaine, comme c'est plus ou moins le cas avec les Mormons ou certains autres "courants" idéologique farfelus. Pourquoi pas ces reclus qui vivent loin de toute onde électromagnétique, ce qui demeure un prétexte plausible.
Et ça aurait pu fonctionner avec le début du film en plus.
À défaut une intrigue un peu mieux gaulée m'aurait convenu, même avec de gros sabots, mais la fin est vraiment trop facile. On accumule tous les gros poncifs sur les sectes et la religion en général pour que ça reste comestible: leadership mal placé, extrémisme religieux qui vire à l'intégrisme, culte du secret, communautarisme biscornu, magouille financière & propagande constante...
Tout y est, sans la moindre finesse et assorti d'une réalisation plus que bancale.
Je suis donc largement resté sur ma faim même si la plus grande partie du film se laisse voir et passe plutôt bien.