Ça commence par de chaleureuses retrouvailles à la danoise : Jon, qui n'a pas vu sa femme et son fils depuis sept ans, les attend à la gare, quelque part au milieu de l'Ouest américain où il a émigré. Quand sa famille descend du train, Jon esquisse un semblant de sourire, adresse deux mots à son garçon et presse subrepticement la main de sa femme... La joie inonde son petit cœur ! Tout le monde prend place à bord de la diligence pour se rendre à Black Creek, un village situé à une journée de là où Jon s'est installé. Ils sont cependant contraints de faire route en compagnie de deux individus peu amènes, dont l'un vient visiblement de sortir de prison. Au bout de quelques heures de regards appuyés et de sous-entendus salaces à l'encontre de Marie, les sales types passent à l'action : Jon est éjecté de la diligence. Après avoir couru toute la nuit à la poursuite du véhicule, il retrouve les cadavres de son fils et son épouse, et flingue comme il se doit les deux violeurs et meurtriers. Problème : l'un d'entre eux était le frère d'Henry Delarue, chef d'un gang local aux ordres d'une grosse compagnie qui rachète discrètement aux pauvres paysans leurs terres, sur lesquelles on a trouvé du pétrole. Ne pouvant compter sur l'aide des villageois lâches (le shérif) et corrompus (le maire), Jon et son frère Peter - puis, plus tard, Jon tout seul - devront se faire justice eux-mêmes. En faisant honneur à leur passé de soldats dans la guerre prusso-danoise de 1864 (ce film m'aura donc appris une chose !), ils abattront un à un les hommes de Delarue jusqu'à ce qu'il ne reste plus personne. Seule Madelaine dite Princesse, veuve du frère du bandit et visiblement pas malheureuse d'en être débarassé, s'en sortira également.


The Salvation est donc un western moderne (et danois, comme vous l'aurez compris) qui met en scène une très banale histoire de vengeance. Volontiers esthétisant (lumière surexposée, filtres photos pour rendre les couleurs criardes, musique minimaliste), il n'offre pas grand-chose de mémorable en termes de réalisation, ni de scénario donc. Mads Mikkelsen et Eva Green, inexpressifs au possible, ne parviennent jamais à inspirer une quelconque empathie, alors que le personnage qui aurait pu être intéressant, celui du frère Peter interprété par un certain Mikael Persbrandt, est bien trop vite sacrifié. Voilà un western dont ne se dégage nulle joie, nul enthousiasme, nuls grands sentiments, nulles nobles valeurs : au contraire, tout est triste, lugubre et sombre, et la violence crue et omniprésente. Bref, on s'ennuie ferme.


P.S. : J'allais oublier : il y a aussi Éric Cantona, qui tient le rôle du Corse, lieutenant de Delarue. Mais avec environ huit lignes de texte en trois ou quatre apparitions devant la caméra, il n'y a honnêtement pas grand-chose à en dire, en bien ou en mal...

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le 8 mars 2017

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The Maz

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