Téléfilm produit en 1980, The Scarlett O'Hara War nous plonge dans la pré-production du célèbre film Autant En Emporte Le Vent, sous l'égide fluctuante de son producteur David O. Selznick incarné par Tony Curtis.
Après avoir acquis les droits d'adaptation du fameux best-seller rédigé par Margaret Mitchell pour la modique somme de 50 000$, Selznick et son équipe se mettent en quête du casting idéal pour personnifier à l'écran les personnages romanesques qui font rêver une très grande partie du public nord-américain. En particulier pour le rôle de Scarlett O'Hara, jeune femme du Sud convoitée par les hommes et indéniablement insoumise, où Selznick souhaite découvrir une parfaite inconnue qu'il érigera en superstar hollywoodienne. Dans cet univers impitoyable, hypocrite et superficiel, les vedettes du moment se crêpent le chignon pour obtenir LE rôle, celui dont le tout Hollywood parle et qui se voit médiatisé à outrance. Durant de longs mois, face à l'hésitation de Selznick, le suspens est entretenu quant à savoir qui, de Joan Crawford à Paulette Goddard, en passant par Carole Lombard ou encore Tallulah Bankhead, obtiendra ce fameux rôle...
Puériles, capricieuses, ridicules et amères, les actrices de l'Âge d'Or hollywoodien se voient cruellement malmenées dans un scénario qui manque considérablement de vision pour narrer un tel sujet. Ici, les hommes dirigent et les femmes subissent leurs moindres dictats pour se parer d'une image erronée auprès d'un public galvanisé par le rêve américain. À l'image de ces deux escrocs qui auraient organisés de faux castings pour séduire des jeunes femmes avides de vedettariat et prêtes à tout pour obtenir l'inaccessible Graal.
Sous la direction de John Erman, qui a essentiellement fait carrière à la télévision, The Scarlett O'Hara War a vraiment du mal à décoller malgré la somptuosité des décors et des costumes qui emportent le spectateur à la fin des années 1930. L'humour forcé qui saupoudre le script n'est pas toujours le bienvenu, à l'image d'une fin dénuée de toute émotion et d'un casting qui surjoue en caricaturant de célèbres personnalités. Restent Tony Curtis, plutôt excellent dans le rôle de Selznick, mais surtout Sharon Gless, littéralement géniale en endossant le costume de Carole Lombard et qui sauve le projet du désastre.