Gerardmer 2024, jour 4
Je n'avais pas d'apriori sur ce film, que j'ai pris grand plaisir à découvrir, sans trop me rappeler de son synopsis. Lors de la file d'attente, nous avons discuté comme souvent de tout et de rien, avec les deux personnes qui m'accompagnent, et, par hasard, on en est venu à parler de La colline a des yeux d'Aja, que le début m'a forcément évoqué. Cependant, le film part sur tout autre chose, tout en conservant une partie de cette ambiance malsaine.
Nous suivons un photographe qui se rend dans une zone complètement perdue et désertique afin de prendre des clichés d'une éclipse, et qui va finir par se retrouver prisonnier de cet endroit, après être tombé sur un gamin qui semblait perdu (et très étrange également).
Le plan de l'éclipse est superbe, et illustre la qualité visuelle qui nous accompagnera dans l'ambiance particulière du film.
J'ai également beaucoup aimé le concept, cette espèce de cage naturelle dans lequel va se retrouver notre protagoniste, accompagné d'une femme qui semble fort bien s'en accommoder.
Si l'on devine dans les grandes lignes ou l'on va aller, cela reste suffisamment bien traité pour que le cerveau reste en alerte et se questionne sur la suite des évènements. L'équilibre entre les thématiques évoquées et le récit est bien géré, l'étrangeté de la situation se fait toujours plus présente, et on ressent ce sentiment de malaise diffus et permanent.
L'histoire donne parfois le sentiment de tourner un peu en rond, mais cela a participé pour moi à partager la souffrance du héros, et de nombreuses scènes réussies et malsaines viennent briser l'inquiétante routine qu'il subit. Cela reste malgré tout l'un des points négatifs du film pour ma part.
Belle découverte donc, et j'ai été agréablement surpris qu'il reparte avec un prix du festival. Je ne sais pas s'il sortira en salle ou en VOD, mais je recommande l'expérience.