Vol avec escalier.
De Losey, je n’avais jusqu’alors vu que La Bête s’éveille qui était loin de me laisser un souvenir impérissable, et dans lequel on retrouve quelques éléments qui font de cet opus une version bien...
le 14 sept. 2015
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( * ) (d'après le vieux tube "Tout va très bien madame la marquise")
Vraiment curieux ce vieux films de Losey en Noir et Blanc...Comme souvent, je l'ai regardé à l'aveugle si j'ose dire, c'est à dire sans chercher à en connaître au préalable quoi que ce soit...
Bien que l'histoire soit un peu longue à démarrer, j'ai même pensé un temps qu'il s'agissait d'un Hitchcock tant l'ambiance dans laquelle j'étais plongé ressemblât à un Hitchcock ! On eut dit que frère et soeur du film perpétraient un meurtre tant l'ambiance sordide et glaciale semblait nous y préparer...
A défaut de me séduire, Joseph Losey m'aura pour le moins surpris ! Je ne m'attendais guère aux développements de ce scénario.
Voici pourtant une aventure comme je les déteste : un huis-clos intégral. Qui permet à un réalisateur pantouflard de jouer les ronds de cuir en studio ! Etait-ce le cas de Losey à 54 ans ? Les huis-clos sont bien plus séduisants au théâtre car il y règne la même ambiance que dans un cirque ! Le spectateur s'attend toujours à ce que le dompteur se fasse "bouffer" par un lion, ou bien que le trapéziste se casse la g... pardon, la figure. D'où une inter-action entre le spectateur et l'acteur, et une ambiance basée sur la tension. A contrario du cinéma où tout sent le chiqué : si un comédien a oublié son texte, on refait la prise de vue. Guère possible sur les planches...
Et le cinéma permet aussi aux claustrophobes de s'échapper de cette scène de théâtre où vous êtes emmurés : pourquoi se priver d'air sur grand écran ?
Huis-clos, noir et blanc, le décor de Losey est planté et ajoute à l'étonnement et curiosité des débuts qui se transforment en angoisse par la suite. L'aventure en elle-même n'est guère originale mais sera appréciée de ceux qui goûtent aux joies de la philosophie et de la psychologie, voire du sadisme ou du sado-maso... Ici, des rapports dominant/ dominé... Mais je n'en dirai pas plus...
Pour ceux qui connaissent Losey, la pudibonderie de sa part dans les images n'est guère surprenante : né en Amérique, il avait dû s'en enfuir pour se réfugier en Angleterre. Un exemple ? Lorsque la maître va faire des galipettes sexuelles avec son maître, on ne verra guère de leurs ébats que des jambes féminines dépassant d'un fauteuil, le tout cadré de dos...My God, cachez ce sein que je ne saurais voir ! Amateurs d'anatomie s'abstenir...
Dans un des deux rôles principaux figure Dirk Bogarde. Bon, certes si son jeu est excellent, je ne comprends pas les louanges qui en étaient fait à cette époque : son interprétation est loin d'être exceptionnelle. Plus ambigu est encore James Fox qui semble tout droit évadé du musée Grévin. Et dont la coiffure semble avoir été plaquée à la super-glu ! Sans parler de la pétulante Sarah Miles dont les mimiques du visage sont surprenantes, presque drôles...
Il n'est pas très surprenant que ce film sur la psychologie humaine n'ait guère rencontré de succès en France auprès d'un public qui cette année-là (1964) n'avait d'yeux que pour "le gendarme de Saint Tropez" et "Week-end à Zuydcoote" !
la trois (RTBF) le 01.10.2019
Créée
le 5 oct. 2019
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