Vol avec escalier.
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le 14 sept. 2015
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Si l'on regarde ce film en 2019 on ne peut s'empêcher de le croiser avec l'excellent Parasite de Joon-ho Bong. Beaucoup de thèmes se recoupent ; la relation de classe sous le prisme employeur/serviteur, l'envahissement lancinant de son chez-soi, la débauche et le mépris.
The Servant reste plus lent. La passation de pouvoir s'opère avec plus de subtilité, la déchéance semble irrémédiable et la conclusion est moins saignante.
Le tandem Sarah Miles et Dirk Bogarde est excellent. Bogarde est finassier et tortueux, Sarah Miles toquée et érotique.
Losey livre un film impeccable qui offre des plans virtuoses : l'inclusion du reflet des miroirs convexes qui permettent deux vues simultanées, la focalisation sur l'ombre du serviteur nu quand celui-ci est pris en flagrant-délit, ou encore ces dissimulations facétieuses des scènes lascives qui ne révèlent, sur les bords, que des mains alanguies ou des mollets tendus.
Sans doute le dernier tiers du film manque de cohérence. Cette chute de Tony (James Fox, très bon aussi) dans l'irrationnel a quelque chose d'un peu précipité, mais le film bascule dans une épaisseur hallucinatoire satisfaisante et qui se combine bien avec l'épilogue de cette révolution domestique.
Dommage que la musique ne soit pas à la hauteur.
P.S : Si quelqu'un a une explication sur l'origine de ces baisers incroyablement tendus dans le cinéma d'avant 1980 (estimation vague), je suis preneuse. Je ne comprends pas ces bec à bec de puceaux.
Créée
le 9 déc. 2019
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