Réalisateur du très joli mais un peu chiant Love (Space Time dans nos contrées), William Eubank passe pour la seconde fois à la mise en scène avec The Signal, budget modeste présenté en 2014 à Sundance.
Débutant comme un road-movie contemplatif teinté d'une douce nostalgie, The Signal va rapidement bifurquer vers quelque chose d'autre, vers une sorte de huis-clos paranoïaque. D'abord intriguant, car se reposant sur un véritable sens du cadre et sur de jeunes personnages plutôt attachants et éloignées des canons du genre, l'ensemble va malheureusement tourner en rond au bout d'une petite demie-heure.
Piochant un peu partout, rappelant aussi bien District 9 que Akira, The Signal donne l'impression d'être un court-métrage artificiellement gonflé pour être transformé en long, étirant jusqu'à l'extrême une intrigue qui aurait largement tenue sur un format bien plus court. Le cinéaste a beau soigner ses plans, il est vrai souvent magnifiques, rien y fait, l'ennui pointe rapidement pour ne nous lâcher qu'aux ultimes instants, certes intéressants mais arrivant bien trop tard.
Sérieusement handicapé par une symbolique bien lourdingue, The Signal confirme le talent de William Eubank pour la belle image, mais aussi ses énormes lacunes narratives. Il serait fort judicieux pour lui de s'appuyer sur un script plus solide pour son prochain film.