Dans cette banale histoire où on voit Wong Fei-Hung et deux disciples venir aider un chef d'entreprise du joug d'un méchant à perruque se cache quelque chose de plus intéressant.
D'abord, il faut savoir que c'est la première fois que le personnage de Wong Fei-Hung, joué par Kwan Tak-hing, apparait dans un film en couleurs. Souvenons-nous que l'acteur a joué le rôle de l'ancien docteur près de 80 (quatre-vingt) fois à l'écran à tout les âges, durant plus de trente années, ce qui est un record absolu, et indépassé à l'heure actuelle ! D'où le fait que pour beaucoup, Wong Fei-Hung EST cet acteur-là, et inversement ; même si ici, il laisse davantage ses deux disciples, dont un tout jeune Sammo Hung, se battre à sa place. Mais le peu qu'on voit en action montre qu'il a de beaux restes à plus de 65 ans.
The skyhawk est réalisé en 1974, soit peu de temps après la disparition de l'acteur star de la Golden Harvest, Bruce Lee, et son influence se fera ressentir sur des tas de films de cette époque, y compris chez le concurrent Shaw Brothers, à savoir des combats plus violents, où les marques se voient sur les visages des acteurs. D'ailleurs, on retrouve Nora Miao, actrice qu'on voyait aussi dans les films avec Bruce Lee, mais un rôle purement accessoire.
Si on excepte la présence de Wong Fei-Hung, The skyhawk ne se distingue guère du tout-venant, avec des combats bien bourrins, et quelques idées de mise en scène intéressantes, comme le regard subjectif d'un type qui reçoit un coup de poing face caméra, ou alors des coups répétés sous plusieurs angles, ce que Jackie Chan magnifiera quelques années plus tard. On n'échappe pas aux artifices de ce genre de films-là, comme le méchant avec une longue perruque grise ou l'acteur jouant Wong Fei-Hung qui est parfois outrageusement doublé pour les figures les plus extrêmes, sans compter quelques faux raccords.
Mais quelque part, je trouve que ça ajoute au charme de ces films d'arts martiaux qui étaient tournés à la chaine, avec de la baston, et toujours plus de castagne.