"The snapper" est l'histoire d'une famille populaire irlandaise mise en émoi après que l'ainée a fauté avec un voisin, un père de famille d'apparence toute respectable. Il faut imaginer ce que la perspective d'héberger dorénavant une fille-mère peut déclencher de relations tendues et d'états d'âme chez les catholiques bon teint Curley.
Mais Stephen Frears, s'il ne cache pas l'anxiété de la jeune femme ou celle des parents, ne met en scène qu'une comédie dont l'aspect le plus drôle est la posture successivement paternaliste et fraternelle, excédée et résignée, du chef de famille Dessie, interprété avec beaucoup de talent et de vérité par Colm Meaney.
Contrairement au film de Ken Loach "Raining Stone", sorti à la même époque, la comédie de Frears ne s'élargit pas à une vision sociale significative. Le cinéaste ne porte son regard naturaliste que sur un microcosme familial typique. C'est peut-être sa faiblesse car le sujet semble étriqué et manque de ressorts comiques. Tout sympathiques qu'ils sont, les personnages sont les premières victimes d'un scénario qui s'étiole progressivement parce qu'il n'introduit aucune idée secondaire forte.