La plus longue page de publicité de l'histoire
Un placement de produit de 2 heures, sans aucune tension dramatique, aucun enjeu scénaristique (on sait que Ronald Zuckerberg sera milliardaire à la fin, qu'il va gagner son procès... toute tentative de créer du suspense autour de ça est par définition vaine), avec des acteurs tout droit sortis d'un american pie 6, et un amoncellement montagneux de clichés (l'étudiant génial et arrogant qui a trouvé la réponse avant les autres et qui sort de l'amphi, qui gribouille une équation débile en disant : eureka, ça c'est Facebook)... Et en plus le produit en question est un site qui collabore avec les géants publicitaires, qui cautionne le surfichage policier, qui fausse des entretiens d'embauches, qui entretient l'illusion d'une solitude brisée en faisant collectionner des amis imaginaires etc... On se dit qu'une critique, même légère, même nuancée, aurait été plus appropriée qu'une hagiographie, qu'une pure propagande à sens unique... d'autant qu'aux commandes on retrouvait l'auteur de Fight Club. En passant d'un extrême à l'autre sur le plan idéologique, Fincher montre à quel point il est un cinéaste opportuniste, sans propos, sans convictions, sans face. A quand un biopic sur Steve Jobs?