Je ne m'étais pas précipitée pour voir ce film dont le sujet ne me passionnait pas, mais le passe de Télérama aidant, je me suis dit que ce serait une bonne occasion d'en juger.
L'ascension irrésistible en 2003 de Mark Zuckerberg, ce jeune homme de 19 ans égocentrique, introverti, intéressé mais d'une intelligence supérieure est impressionnante, et sans être une adepte de Facebook, j'ai été scotchée par le rythme d'une réalisation assez brillante malgré son côté bavard et speed quelque peu envahissant, et un casting parfait à commencer par Jesse Eisenberg : aucune chaleur humaine, aucune empathie, aucun charme, disons-le, dans ce personnage pour qui rien d'autre n'existe que SA création, toute son énergie concentrée dans un regard perçant et énigmatique qui vit au rythme de sa réussite : Facebook.
Andrew Garfield, méconnaissable après Boy A, livre de nouveau une prestation remarquable, introduisant un peu de vie dans un univers où virtuel rime avec envie, jeux de pouvoir et cupidité.
Et puis il y a la bande son époustouflante, à cet égard la scène dans la boîte de nuit est remarquable, ou encore, dans un tout autre genre, la course d'avirons des deux fils à papa de Harvard, véritables Ken à la Barbie : des images que David Fincher nous offre en prime, comme un bonus.
Bref, un film que je ne suis pas mécontente d'avoir vu sur un phénomène majeur de notre époque, et qu'on ne peut décemment pas occulter.
Une réalisation qui m'a vue décrocher parfois, mais efficace et soignée.