"The Son" est le second Film de Florian Zeller et l'adaptation de sa pièce portant le même nom.


Après son premier film, "The Father" qui traite essentiellement de la vieillesse et de la maladie d'Alzheimer avec un Anthony Hopkins au sommet de son art, "The Son" va traiter d'un autre sujet bien particulier, à savoir les affres de l'adolescence.


Son premier film traite d'un sujet que je qualifierai d'universel : la vieillesse étant inéluctable elle touche tout le monde et nous sommes tous confrontés un jour ou l'autre aux affres de la maladie causés par la vieillesse (démence, maladie d'Alzheimer) notamment pour nos proches.


Pour son second film, le sujet est plus spécifique étant donné qu'il s'agit des affres de l'adolescence et plus spécifiquement de la dépression pouvant amener au suicide. De fait, le propos du film touchera peut être plus les parents d'adolescents que des personnes qui n'ont pas d'enfant. En tout cas c'est quelque chose qui ne parlera pas à tout le monde.


En ce qui concerne la mise en scène, elle est très différente de "The Father" :


Dans "The Father", la démence du personnage interprété par Anthony Hopkins sert à la mise en scène : il mélange les visages, les lieux, les personnes et comme il est le protagoniste principal, le spectateur va suivre Anthony Hopkins dans ses délires.


Dans "The Son", la mise en scène est beaucoup plus sobre, à l'image de cet adolescent qui est très souvent effacé et qui ne sait pas trop comment se comporter avec son père et sa "nouvelle femme" :

la scène de la danse est particulièrement révélatrice. Ils ont l'air de passer un bon moment, père et fils, en faisant les cons puis sa "nouvelle femme" va vouloir danser avec eux et très rapidement la caméra va fixer sur le père et sa nouvelle femme pour effacer complètement l'adolescent.

Rien à redire coté casting, Hugh Jackman incarne parfaitement ce père qui a plus que réussie sa vie professionnelle et qui n'arrive pas à comprendre et à mettre un mot sur ce qui ne va pas chez son fils, c'est à dire sa dépression et ses tendances suicidaires et qui petit à petit va délaisser sa nouvelle vie de famille.


Zen McGrath incarne parfaitement cet adolescent qui n'arrive pas à pardonner à son père d'avoir quitté sa mère pour refaire sa vie (très banal) avec une femme beaucoup plus jeune. Ce coté pleurnichard incompris peut sembler agaçant au début du film mais on comprend très rapidement que ce jeune est dans un mal être permanent.


Laura Dern (la maman) et Vanessa Kirby (la nouvelle femme) font également le taff, la première étant tout aussi perdue que Hugh Jackman en ce qui concerne les problématiques de son fils et la seconde s'apercevant très vite que son "beau fils" a un problème.

la scène ou elle découvre le couteau sous le plumard de l'ado ou la scène avec la boucle d'oreille. Est-ce qu'elle l'avait réellement perdu dans le couloir comme l'affirme l'ado ou est-ce que c'est lui qui l'avait planqué pour attirer l'attention ? Mystère !

En revanche, j'ai trouvé les deux scènes marquantes du film très téléphonés :

La scène avec le fils et le docteur ou on comprend que papa et maman vont ramener leurs fils à la maison, sans tenir compte des conseils du médecin. On peut dire qu'ils ont pris la mauvaise décision mais je me garderai bien de leur faire le moindre reproche, n'ayant pas traversé ce type de situation dans ma vie je me garderai bien de porter le moindre jugement.

La scène du coup de feu ou on comprend que c'était terminé à partir du moment ou les parents ont décidé de ramener leur fils à la maison.


La toute dernière scène du film en revanche est assez surprenante de prime abord :

Au départ on peut se dire que finalement le fils n'a pas réussi à se suicider et a pu être sauvé puis on comprend petit à petit qu'on est dans la tête du père qui s'imagine que son fils à survécu et ce qu'il a pu devenir...jusqu'à ce qu'il reprenne pied dans la réalité et réalise qu'il ne reviendra pas.

Bref, c'est un film très centré sur le coté émotionnel (comme le premier) et on peut clairement passé à coté si le propos du film ne nous intéresse pas ou si la manière de jouer des acteurs ne nous convient pas mais ça a fonctionné pour moi.


8/10

Nyll
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2023

Créée

le 5 mars 2023

Critique lue 9 fois

Nyll

Écrit par

Critique lue 9 fois

D'autres avis sur The Son

The Son
EricDebarnot
6

Le syndrome du second album et le fusil de Tchekhov

Il est arrivé à Florian Zeller la même mésaventure que connaissent les musiciens qui rencontrent un succès inattendu avec leur premier album, et qui se font descendre en flammes lorsqu’ils publient...

le 28 févr. 2023

46 j'aime

2

The Son
Plume231
3

The Father!

Le plus difficile, ce n'est pas de réaliser son premier film, mais son deuxième. Difficulté bien renforcée quand le premier a été bien accueilli. Généralement, tout le monde vous attend au tournant,...

le 4 mars 2023

22 j'aime

3

The Son
limma
8

Critique de The Son par limma

Après avoir exploré la maladie d'alzheimer avec The Father, Florian Zeller continue dans les adaptations de ses pièces de théâtre avec The Son et le thème de la dépression d'autant plus violent de...

le 16 févr. 2023

17 j'aime

7

Du même critique

The Son
Nyll
8

Les affres de l'adolescence

"The Son" est le second Film de Florian Zeller et l'adaptation de sa pièce portant le même nom.Après son premier film, "The Father" qui traite essentiellement de la vieillesse et de la maladie...

Par

le 5 mars 2023

Bowling Saturne
Nyll
7

Tromperie sur la marchandise

Pourquoi tromperie sur la marchandise ? Tout simplement à cause du synopsis indiqué sur Allociné : "A la mort de leur père, Guillaume, policier ambitieux, offre en gérance le bowling dont il vient...

Par

le 5 mars 2023

Babylon
Nyll
9

C'est ça le chemsex ?

Je crois que je me rappellerai pendant très longtemps de la longue scène d'introduction de ce film, avec cette démesure, ces scènes d'orgies, ce joyeux bordel et cette musique à la fois...

Par

le 5 mars 2023