On ne reviendra pas ici sur les qualités des prestations du mastodonte du rock qu'est Led Zeppelin. Des centaines de millions d'albums vendus, des stades entiers qui se remplissent, des records qui explosent, des performances de plus de trois heures, la virtuosité de Page, la Voix - avec un grand V - de Robert Plant, le rythme des baguettes de Bonzo, et, en toile de fond, la perfection et la rigueur musicale et multi-tâches de John Paul Jones. Non, là-dessus, rien à dire, Led Zeppelin est un des plus grand groupes de rock de tout les temps, et un monstre absolu sur scène. Les concerts au Madison Square Garden de la tournée de 1973 n'échappent pas - à en croire les spectateurs de l'époque sur les innombrables blogs de fans - à la règle.


Oui mais voilà. Il y a ce film. Longtemps seule trace officielle de leurs performances scéniques. L'enregistrement - probablement du aux moyens de l'époque j'en conviens, encore qu'on trouve des concerts plus anciens avec un son assez correct - est assez inégal (comme on aimerai entendre retentir Whole Lotta Love avec la puissance que ce fantastique morceau mérite !). Alors oui, certains moment sont trichés, tournés en studios, et non lors des concerts (Jimmy Page l'expliquera dans sa biographie : les cameramen étaient alors sous substances plus ou moins licites, en tout cas carrément exotiques, et ont tout simplement tenu la caméra sans filmer), mais au pire, ça ne me dérange pas plus que ça. Quelques bons moments tout de même à commencer par leur morceau phare : Stairway to Heaven. L'éclairage sur la crinière de Plant le transforme en véritable ange à la voix dorée. Le son est limpide, parfait, l'interprétation est sublime, sans en faire trop et tomber dans la bête performance technique (à mon sens, ils le feront plus tard dans les tournées de 75 et 77). Et puis le titanesque Dazed and Confused : une demi-heure de délire tantôt planant et psychédélique (le passage à l'archet ressemble à la voix d'un fantôme magnifique qui vient faire trembler nos entrailles), tantôt explosif quand Page exprime toute sa frénésie sur sa Les Paul. Ou encore No Quarter, mélopée mystique guidée par le clavier de Jones, qui est tout bonnement magnifique. Et comment oublier le grand moment de gloire de John Bonham, Moby Dick, qui rappelle à tous que, sur scène, si tout le monde pense que Page et Plant dirigent, c'est lui qui tire les ficelles en arrière-boutique. Un génie. Point.


En revanche les passages filmés...


On le sait, l'esthétique des années 70 est vraiment particulière, et probablement le fruit de pas mal d'heures de fumette. Mais là ce n'est juste pas possible. Jones en cavalier dans la nuit, Plant en chevalier, Bonham en fermier amateur de vieux bolides, ou Page en sorcier de la montagne qui rajeuni et revieilli dans un montage de très mauvais goût...tout ça est d'un KITCH ! On voit que le groupe et son manager ont voulu se faire plaisir sans se soucier de montrer quoi que ce soit de compréhensible ou même juste d'intéressant au spectateur. Comme les concerts sortis en DVD (le Royal Albert Hall en 1970, Earl Court en 1975 et Knebworth en 1979) dans les années 2000 étaient raffraichissant à côté ! (sans parler du très bon Célébration Day, l'unique concert de leurs retrouvailles en 2007)


Enfin bon, tout ces petits extraits de films feraient mieux d'être considérés comme une vaste blague. Après tout, comme le dit Plant en plein milieu de Stairway to Heaven : Does anybody remember laughter ?

ArkhomRabnam
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le 3 mai 2016

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Arkhom Rabnam

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