La new beat une fois !
Un documentaire assez fourni, et avec une bonne remise en contexte (que je n'attendais pas, je pensais qu'on allait entrer dans le vif du sujet dès les premières minutes du docu), des intervenants...
le 11 mars 2022
Ce docu belge qui traite d'une très belge culture de la fête, nous ballade à travers les âges et les styles musicaux diffusables les plus populaires pour tenter de comprendre ce qui anime les belges à tant d'ardeur créatrice, toujours dans ce même sens de la festoyade où la bière coule à flot et en musique.
Le film suit rigoureusement (et un peu trop à mon goût) la piste qui mène, depuis un passé d'un flou proportionnel à son ancienneté, jusqu'à la techno et les grosses raves de fin de siècle, ce qui tend à limiter le champs à "l'histoire des dj's et de ce qu'ils ont engendrés" contrairement à ce qu'à l'air de signifier le titre et qui se devrait d'accorder sa part au rock et à toute une panoplie de style qui pouvaient servir de prétexte à la virée pour s'allumer la tronche en musique.
On ne plonge donc pas vraiment dans l'underground même si tout cela n'est pas très catholique.
La new-beat y est bien-sûr mise en avant vu le succès mondial en tant que "genre/mouvement" de la fin des '80s et on se retrouve essentiellement face à des producteurs confirmés qui ont flairés le bon coups et surfés sur la vague, dj's résidents à budget illimités, une petite caste restreinte de privilégiés qui mène la foule par le bout du nez, voire, qui la colonise. Même si cet envers du décor n'apparaît pas très réjouissant, comment pouvait-il en être autrement ?
Le film a le mérite de tenir sa promesse en mettant en lumière la toute belgitude cachée là-derrière, un peu, une fois. Un subtil mélange de lucrativité, de transgression et de je-m'en-foutisme du côté des organisateurs, face à une audience peuplée de ceux et celles qui ont laissés leur cerveaux au vestiaire, fatigués de penser, par trop désillusionné/es dans la plate réalité, pris à fêter pour oublier qu'on a rien à fêter...
Je connais le travail de Jozef Devillé à ses débuts, dont un court très marquant dont j'ai oublié le titre et qui traite de l'analogie entre Bruxelles et une cage à dragons sur le mode narratif de L'île aux fleurs. 25 ans plus tard, on peut dire qu'il a sorti ici un bon gros docu, fourni et rythmé, moult fois primé et devenu référence en matière de new-beat. J'imagine que le voilà professionnellement plutôt bien barré, gare aux tentations hollywoodiennes (:
Créée
le 19 nov. 2018
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