Ça va très loin dans le concept de documentaire inutile. C’est le genre de trucs extrêmement didactique et conventionnel qu’on peut voir sur YouTube tant il s’interdit de parler d’autre chose que de son sujet primaire, la musique du groupe (qui par ailleurs n’a rien d’extraordinaire).
La structure du documentaire est organisée comme telle : on aborde d’abord leur enfance, puis pendant 2h il sera question de divaguer platement sur chacun de leurs 25 albums (oui oui), raconter leur genèse, la réception du public, sans ne rien faire de toutes ces informations.
Je pense qu’il est impossible de faire plus basique et éprouvant que ça, heureusement Wright évite de justesse de tomber dans les travers du docu PowerPoint grave à son sens du rythme, une stylisation parfois outrancière et un abus d’effets de montage (blagues visuelles à foison qui ne sont en fait que des illustrations lourdingues de ce qui est raconté à l’écran, mais bref).
Ce film c’est un peu le type relou en soirée qui veut absolument te parler de son groupe préféré dont t’as probablement jamais entendu parler, et tant mieux car tu n’en as rien à foutre, mais ce type continue de te postillonner dans les oreilles pendant 1h en t’assenant d’anecdotes toutes plus inutiles les unes que les autres, remettant une couche toutes les 5 minutes sur le fait que putain c’est vachement inventif et sous-estimé quand même. La seule façon de faire cesser ce monologue, c’est d’émettre l’hypothèse que si les albums de ce groupe furent quasiment tous des échecs, c’est peut-être que leur musique fait penser à du sous-Supertramp mixé dans de la soupe avec les gimmicks vocaux de Freddy Mercury (bon je suis méchant y’a des trucs sympas et ça ne se prend pas au sérieux).
2h20 pour au final ne rien apprendre d’intéressant. Déjà un documentaire comme ça ne devrait pas durer 2h20. Là c’est complètement outrancier, surtout que ça ne parle de rien. Si j’ai envie d’avoir un résumé de leurs 25 albums, je les écoute et éventuellement je vais sur Wikipedia. Ce plaisir de la découverte devrait être laissé au spectateur qui sort du film avec l’envie de se plonger dans la discographie ce groupe. Tout le mystère qui les entourait est ruiné, et tout ça parce que ce film insipide n’est qu’un reportage 60 minutes inside avec des stars et un semblant de budget, alors qu’il aurait pu proposer des thématiques fortes et réactiver le mythe de ce groupe pour le moins atypique qui avait le mérite de soulever plus de questions à leur sujet que de réponses.