Blood Glacier c’est une histoire d’amour, celles qu’ont les amateurs de mutations et autres pandémies annonçant une fin certaine, et elle est évidemment aveugle, faisant bien souvent du genre un péché mignon où toutes les erreurs sont passées sous silence. Il est donc parfaitement accessoire de dire qu’il est un must-have pour ceux qui ont fait de The Thing leur film de chevet, tant la parenté et évidente et tant le film leur parlera.
Même background, lieu enneigé et isolé, petit groupe aux caractères totalement disparates et évidemment l’organisme qui se pointe, se répand, et fait muter toutes les choses biologiques avec lequel il rentre en contact. Il y a cependant quelques différences dans la trame, heureusement, l’origine de l’organisme n’étant pas définie (ou suggéré via une accroche dans le ton écologique donnée avant le générique), et plutôt que mimer des êtres existants il fait fusionner leurs cellules. C’est fun, en revanche ça l’est beaucoup moins graphiquement car le réalisme des créatures laisse parfois perplexe, certaines sombrant dans le ridicule (celles qui volent notamment) et brisant littéralement le climat anxiogène que tente de mettre en place le réalisateur Marvin Kren. Une erreur impardonnable et qui éclabousse également la qualité visuelle du film qui dispose d’une photographie exceptionnelle. C’est dommage, car bien que Blood Glacier soit une copie quasi conforme de The Thing, c’était une bonne copie, qui à cause de cela révèle bien trop ses faiblesses, tout étant un enchainement des déjà-vus auxquels seuls les aficionados trouveront vraiment d’intérêt.
Reste quand même quelques bons instants de tensions , de belles effusions gores, la mutation répugnante d’un homme piqué par un moustique mutant et un protagoniste particulièrement badass faisant parfaitement écho au MacReady qu’interprétait Kurt Russell.
Blood Glacier n’est pas un mauvais film, il est un essai sympathique dans le genre mais aurait mérité plus d’attention, surtout qu’il glisse constamment entre l’hommage et le plagiat. A voir si l’on est un insatiable du genre, et si l’on est neuf autant se rabattre sur le The Thing de John Carpenter.