Maison sans cachette

Je connaissais le film mais n'avais jamais cherché à le voir (ni à l'éviter) jusqu'à ce qu'on en parle dans le Bistro des horreurs !

L'idée n'est pas neuve mais ça n'est pas bien grave : tout a déjà été raconté, ce qui compte, c'est le point de vue ou encore le traitement (c'est-à-dire que pour arriver d'un point A à un point B, il y a plusieurs chemins possibles). Malheureusement, le scénario n'est pas terrible. On y trouve quelques bonnes choses mais surtout de mauvaises idées. Comme ce flashback surexplicatif (c'est d'autant plus con quand on comprend la raison de la dispute, ce n'est pas comme si elle voulait le quitter ; haa ces gens pour qui le mariage constitue une fin en soi), comme cette manie de parler d'un couple à la dérive dans les films d'horreur de ces dernières années. Il y a aussi de gros problèmes comportementaux : je n'arrive pas à croire que ces personnages ne cherchent pas plus à se cacher, à se défendre, à fuir... Je me dis que pour que deux gamins chrétiens passent par là au petit matin, la maison ne devait pas être aussi isolée que ça. Et puis, il devait y avoir plus qu'un couteau non ? Un autre problème, c'est que l'auteur ne fait pas grand chose pour nous faire croire que les personnages vont s'en tirer. Ça en devient du suspense porn, c'est-à-dire une utilisation gratuite du suspense parce qu'au final on s'en fiche, on sait ce qu'il va advenir des personnages, pas besoin de faire traîner les choses autant là où on pourrait développer les personnages, les situations. La pire idée du film, c'est le plan final : pourquoi faire ça ? Ça ne veut absolument rien dire par rapport à l'histoire racontée... quelle tristesse !

Un truc énervant avec ce film, c'est la volonté de faire quelque chose de réaliste et en même temps jouer avec un côté un peu fantastique. Ces méchants se meuvent un peu comme des entités surnaturelles et puis à d'autres moments, on les voit plus humains. Ce mélange ne passe pas très bien, on dirait que l'auteur a le cul entre deux chaises.

C'est surtout dans la mise en scène que le réalisateur se débrouille : classique, inquiétant grâce à un travail de lumière discret mais efficace et à un lieu qui ne laisse pas place à beaucoup de cachettes. Bon, le lieu, il faut aussi le dire, il est assez mal exploité. D'un côté, on se retrouve dan la même situation que l'héroïne qui ne connaît pas la maison, semble-t-il, n'empêche qu'on ne situe pas très bien, on se demande aussi comment les méchants ouvrent aussi facilement portes et fenêtres (surtout qu'ils arrivent à écrire des petits messages en très peu de temps, donc soit aucune serrure ne fonctionne soit ce sont les rois du crochetage. Cela étant dit, j'avoue que le suspense a bien marché sur moi, les jumpscares aussi, car l'ambiance est propice à cela. Lesa cteurs sont bons aussi, surtout Liv. Le gore est quasi inexistant : je ne m'y attendais pas mais le réalisateur a la délicatesse de ne pas montrer la violence trop frontalement, voire d'ellipser les passages sanglants (par exemple le héros se fait torturer mais on n'en verra rien, et même le résultat montré un peu plus tard ne laisse pas trop deviner ce qu'on a bien pu lui faire).

Bref, c'était correct grâce à l'ambiance et au suspense, mais le scénario comporte pas mal de faiblesses, malheureusement. Dommage.