The Strangers, réalisé par Na-Hong Jin, oscille entre le drame relationnel familial et l’enquête viscérale sur fond de possession et de diable. Jong-Goo, policier peu compétent, se voit embarqué dans une sordide série de meurtre frappant un petit village coréen, sans réelle explication rationnelle. Le mystère plane tout le long du film quant à la nature de ces évènements.
Ce qui frappe en premier dans The Strangers, c’est l’ambiance, sombre et lourde, comme la météo qui couve au-dessus de la région tropicale du film. C’est lent, glauque, oppressant, aussi épais que le mystère. Et c’est lent, ça prend le temps de mettre en place son mystère, et ses indices. Indices qu’il faudra garder à l’esprit, malgré une longueur qui nous en fait oublier leur signification à certains moments.
Car oui, c’est un film qui demande une attention particulière. Morgan Freeman viendra pas tout expliquer à la fin, et le film s’amuse à brouiller les pistes et à nous perdre autant que son personnage principal, qui se voit manipuler par des partis qui en savent plus que lui.
Mais cette lenteur et cette durée (2h36), et cette fin qui s’éternise pour pas grand-chose, ne sont que les seuls défauts du film. Pour le reste, c’est excellemment interprété, la photographie est énorme, l’ambiance, le message antiraciste dissimulé en-dessous de tout ça (par pour rien que ça s’appelle The Strangers…). Et la musique contribue à donner à cette fin ce ton affreux et sombre à souhait. Oui c’est lent et pesant, mais c’est aussi cela que ressentent les personnages, coincés comme ils le sont avec ce mystère qui les dépasse.