Dans la lignée de la vague de polars coréens de ces dix dernières années, le dernier métrage de Na Hong-Jin livre l'habituelle débauche de sang, d'insultes et d'hystérie, à laquelle il ajoute un peu d'épouvante et de questionnement sur la religion, particulièrement lors du déroutant dénouement.
Au passage, il est troublant de constater que le film a une odeur de xénophobie anti-nippone difficile à interpréter et qui, au regard de l'histoire en les deux pays, sème, à tout le moins, un doute quand aux intentions de la production. Etrange aussi que dans les critiques lues ici et dans la presse, personne ne relève ce fait, à part Les Cahiers du Cinéma.
Sur le plan formel, force est de constater que tout est en place : acteurs, cadreurs comme monteurs. Rien de plus, ni rien de moins. Les aficionados apprécieront, voire juste les ados, les autres passeront leur chemin.
D'ailleurs à la fin de la séance on peut s'interroger sur qui ils sont. En regardant autour de soi à la sortie de la séance, on s'aperçoit que la plupart des gens ont en dessous de trente ans. Si cela se trouve, en France, le polar coréen est un cinéma de spécialistes et de jeunes gens en mal d'exotisme dans une société à la violence invisible et effectivement révélée dans ce genre de films venus d'Extrême-Orient. Qui sait ?