Dernier tour de piste pour Tsurugi dans ce 3ème opus qui continue à creuser le filon de la bisserie : notre anti-héros lorgne désormais vers Fantomas ou Mission Impossible, avec ses masques et ses gadgets, et s'il grimace moins qu'avant, il affronte des adversaires toujours plus débiles. Entre l'oyabun qui se prend pour Vito Corleone (ce film a vraiment fait beaucoup de mal), le tueur à gage gweilo Mr Black (Magnum dans un costume de mariachi qui tire des lasers !!), la sicaire taïwanaise au comportement erratique (Etsuko Shihomi, future star des Lady Streetfighters, malheureusement ici vite dégagée du scénario) ou le petit délire autour de Dracula, y'a de quoi faire dans la consternation amusée.
Un peu plus classe, le procureur judiciaire, maître ès arcanes secrets du karaté d'Okinawa, a le luxe de donner du fil à retordre à l'invincible en chef. Le sexisme est par ailleurs assez présent, que ce soit dans les propos de Tsurugi qui conseille à la tueuse taïwanaise d'aller se coiffer pour se trouver un mari (en contrepartie, il intervient en boite de nuit pour corriger un forceur/agresseur sexuel), ou avec la frangine du boss (délicieuse Reiko Ike) qui couche avec tout le monde pour mieux servir ses intérêts. L'histoire est assez prétexte, avec une chasse à la cassette audio compromettante et des méchants qui n'ont toujours pas compris qu'il faut arrêter de tenter de doubler Tsurugi.
Malgré son caractère souvent non-sensique, le film demeure divertissant avec des trahisons dans tous les sens, une étonnante scène d'émeute durant l'AG d'une entreprise pétrolière (en comparaison, Greepeace sont petits joueurs chez Total), une technique martiale finale épatante et une note planante de désespoir. Last Revenge parvient à conclure d'une manière bringuebalo-décadente une trilogie pourtant construite d'emblée sous le sceau de l'exploitation, incontournable donc.