Une jeune femme, qui travaille dans un salon de coiffure, rythme sa vie au gré des discussions qu'elle peut avoir avec ses clientes, au point qu'elle en zigouille quelques-unes, les scalpe, et se coiffe de leurs cheveux de manière à être une autre et échapper à sa morne existence. Un jour, une femme qui va se marier se propose qu'elle soit sa coiffeuse...
Petite sensation des festivals en 2020, The stylist fait bien sûr penser à Maniac dans le sens où cette femme, très bien jouée par Najarra Townsend, garde ces cheveux comme des trophées. D'ailleurs, on la voit scalper à plusieurs reprises, et les scènes sont bien faites. Mais le film n'est pas vraiment de l'horreur, mais une étude sur le mal-être de quelqu'un qui projette sa vie à travers les autres, où elle s'infiltre chez ses victimes, avec leurs cheveux comme perruques, et là, elle semble devenir une autre. Socialement, sa vie se résume à peau de chagrin, on ne sait pas vraiment si elle aime les garçons ou les filles, excepté une scène où elle prend du plaisir avec un vibromasseur chez une de ses clientes décédées, mais c'est à peu près tout. Car malgré une réalisation très soignée, The stylist ne tire pas vraiment parti de son histoire, jusqu'à une fin grosse comme une maison, et c'est fait avec un rythme où on entend ses cheveux pousser durant les 100 minutes de projection.
Tant qu'à faire, j'aurais bien voulu que la réalisatrice tire parti que les films d'horreurs réalisés par des femmes soient très rares, d'autant plus qu'il y a peu d'hommes dans l'histoire, mais c'est tout à fait lambda. Dommage en fin de compte, car cette actrice, Najarra Townsend, a quelque chose dans son jeu, d'être à ce point banale dans sa vie ordinaire, qu'il ne se passe pas grand chose au final.
Pour paraphraser une phrase qu'on peut entendre chez un coiffeur, ça n'est pas carré.