Gore to the picture
Pour être la première puissance mondiale, il faut forcément être plus malin que les autres. Ça pique un peu de l’admettre, mais c’est un cercle vertueux - ou vicieux, selon le point de vue adopté :...
le 7 août 2021
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Même si il nage un poil au-dessus des films de super-héros de sa catégorie, The Suicide Squad est incapable de prendre ses enjeux au sérieux pour en faire le brulot qu'il prétend être. Idriss Elba et John Cena tirent leur épingle du jeu malgré une écriture indigente.
Impossible de ne pas avoir une pensée pour le pauvre Stallone qui, au contraire de Rocket Racoon (Bradley Cooper) et Groot (Vin Diesel), n'aura même pas droit à un accolyte façon Laurel & Hardy, et aura bien du mal à justifier sa présence dans le métrage.
N'en restera que l'horreur de voir la pierre fondatrice de 2 des plus grandes franchises du cinéma US (Rocky & Rambo), réduite à des dialogues d'une ridicule simplicité, justifiant presque la caricature que l'on pouvait tirer de l'acteur dans les années 90.
Harley Quinn n'est plus sexualisée (Youpi !) mais elle n'est plus écrite non plus. C'est fromage ou dessert.
Elle est carrément dans un film parallèle durant les 2/3 du métrage. Une partie qui n'a connexions ni intérêt pour le reste du récit du film.
Difficile donc de cacher qu'il s'agit principalement d'une opération commerciale visant à surfer sur la popularité du personnage sans réellement savoir quoi en faire.
Pas impossible que son arc ait été rédigé par qqu'un d'autre et introduit dans le film au forceps rappelant le désastre qu'avait déjà connu "Une défense canon" de Willard Huyck ("déjà coutumier des échecs" pourraient d'ailleurs affirmer les mauvaises langues).
James Gunn force son image de petit malin ayant "redonné de la fraicheur au MCU". Faisant preuve de la même fausse subversion que sur son 1 GoG, on ne relèvera aucune ambiguïté morale du côté de ses perso pourtant présenté comme des super-villains.
Des super-villains contraints par la force à œuvrer pour le bien, et qui ne se posent de questions sur leur intérêt à remplir cette mission. Mis à part Bloodsport, la plupart des personnages sans moteurs et donc en mode automatique.
Pire encore, lorsqu'il s'avère que le principal antagoniste est une branche du gouvernement américain, les super-villains vont se retourner contre ce qu'ils considèrent comme une injustice.
La réelle subversion aurait été de leur faire embrasser complètement leur mission et l'idéologie qui l'accompagne sans jamais en interroger sa pertinence.
Quant à la dite mission, on n'en connait jamais vraiment les détails, ce que sa réussite implique et les conséquences en cas d'échec. Ce qui, cumulé à un humour consistant à désamorcer les situations sérieuses, annule tout simplement toute tentative d'enjeux.
Le manque de caractérisation des perso se fait également sentir lors des scènes de Ratcatcher 2. Que lui rapporte le fait d'accomplir cette mission ? Le film se terminera sans lui avoir donné une fin d'arc narratif qui n'aura tout simplement jamais commencé.
Idem pour Rick Flag: son sens moral n'est mis en avant que durant le dernier acte du film. Ce qui n'apporte rien à la manière dont on l'appréhende puisqu'il aura été lisse tout du long. On est juste surpris de le voir caractérisé si près de la fin du métrage.
Quant au final où toute l'équipe se trouve soudée, c'est tout aussi risible que le final de l'opus de David Ayer (qui lui a eu droit à beaucoup moins d'indulgence) où l'équipe s'auto-congratulait déjà sur les thèmes du pouvoir de l'amour et de l'amitié.
Par rapport au précédent Suicide Squad, James Gunn filme pas trop mal ses scènes d'action et a même parfois avoir de vraies idées de mise en scène (même si le combat de Harley Quinn fortement inspiré par une scène iconique de OldBoy, est globalement affreux).
Bref le Suicide Squad de James Gunn c'est cet ado insupportable qui te hurle au visage à quel point il est différent et qu'il n'a pas besoin des autres, mais qui au fond, aimerait qu'on cesse de le choisir en dernier en cours d'EPS.
SPOILER:
Ok Bloodsport passe un arrangement avec Waller, mais ils ont encore une puce explosive dans la nuque non ???
Reco 1: pour découvrir Suicide Squad => Les archives de la Suicide Squad 1 et 2
https://www.senscritique.com/bd/Les_Archives_de_la_Suicide_Squad_tome_1/20249306
https://www.senscritique.com/bd/Les_Archives_de_la_Suicide_Squad_tome_2/27030998
Reco 2: pour voir James Gunn faire du film de super-héros (sans pouvoirs par contre) avec la touche James Gunn => Super
(dispo chez Outbusters)
Reco 3: pour voir une Suicide Squad tangible au cinéma
=> Les 12 Salopards (1967) (inspiration originale pour le comics de base)
=> De l'or pour les braves (1970)
=> La Horde Sauvage (1969)
=> Quand les aigles attaquent (1968)
Tous dispo chez @filmotv
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top 20 Sylvester Stallone et Boires et déboires d'un cinéphile 20/21: Que la gueule de bois commence !
Créée
le 25 août 2021
Critique lue 1.2K fois
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2 commentaires
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