Gore to the picture
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Désespérément à la recherche d'une franchise cool, irrévérencieuse, pour aller chatouiller Marvel, les patrons de DC décident de recruter le réalisateur en chef de la franchise cool d'en face, James Gunn, pour rebooter/écrire un nouveau chapitre/on ne sait plus trop, de la Suicide Squad, l'équipe de bras cassés composés des antagonistes les plus méconnus de l'univers DC Comics.
Ca c'est un pitch pour une mission suicide qui donne envie, bon pas trop, mais toujours plus que cette péloche, dont le scénario tient sur la dernière feuille de pq de mon rouleau: envoyer la Squad détruire une base militaire sur une île contrôlé par une dictature et où se cache un monstre énigmatique. On sait que le scénario ne sera pas le point fort. Alors lequel est ce donc ?
Le casting ma bonne dame ! Les membres de la Suicide Squad sont connus pour leurs pouvoirs oscillant entre le ridicule, le totalement inutile, la force brute, le wtf etc ... De l'or en barre.
Problème numéro 1: les premières minutes du film nous présente la Suicide Squad, son Javelin Man, le TDK, Weasel, Savant, Captain Boomerang, etc.... et Rick Flag pour encadrer le tout (ah et cette foutue Harley Quinn - j'y reviendrai) Et bien paf, on va tous les buter ou presque.
Mais ce n'est pas très grave, il y'a une deuxième équipe (quel scénario mes amis) et là y'a du lourd, Bloodsport (Idriss Elba impeccable hein, mais qui rejoue plus ou moins la partition de Deadshot/Will Smith dans le premier), PeaceMaker (il faut un catcheur dans un film de James Gunn, dommage c'est le pire acteur du monde), Ratcatcher, King Shark (il faut un personnage un peu idiot/peu causant dans un film de James Gunn) et Polka Dot Man (à l'origine des meilleurs moments du film, mais clairement sous exploité)
Et après le débarquement de ce petit monde sur l'île et une scène d'action assez drôle entre PeaceMaker et Bloodsport à la "je pisse plus loin que toi", rideau, on peut dormir: Infiltration sur la base, trahison, gros Kaiju, rédemption des membres de la Squad, et envoyez les crédits.
Et comme c'est un film de James "je suis trop cool" Gunn, le film baigne constamment dans une b.o tellement coooooool, que toutes les scènes (ou presque) ont droit à un morceau pop rock plus ou moins connu ... c'est usant et ça fonctionne beaucoup moins bien que dans les Gardiens de la Galaxie.
Un énorme problème du film, selon moi, consiste en la présence de l'inévitable Harley Quinn. Il est certain que parmi une kyrielle de personnages inconnus, c'est un avantage d'avoir un nom qui parle aux fans de DC (et aux autres). Mais le personnage n'a vraiment rien à voir avec son équivalent des comics. Alors ok on va me dire, mais un personnage, on peut le réécrire, avoir sa propre interprétation ... ok ... mais tu as toujours un adn, des caractéristiques (et je ne parle pas des couleurs rouge et noir ou de pseudos tatouages pour rappeler le lien avec Monsieur J.) Vite fait, c'est une ancienne psy d'Arkham, totalement dérangée et pervertie par le Joker. Ici, nous avons droit à une fille un peu folle, qui joue l'écervelée gentille et qui se bat comme une ninja sortie de Matrix ou de John Wick. Et là où on aurait aimé voir plus Polka Dot Man, King Shark et bien non, on aura droit à Harley tombe amoureuse, Harley est badass, Harley raconte n'importe quoi (et ça se veut drôle, comme pour "Milton", mais c'est laborieux). Bref, 3 films DC que le personnage apparait, et c'est de pire en pire, j'aurai été Amanda Waller, j'aurai pressé le bouton sans hésiter.
Bref, cette mission suicide est un nouvel échec pour DC, qui a semble t'il définitivement abandonné l'idée de toute originalité ou prise de risque (Black Adam, The Flash ou The Batman seront ils les sauveurs ?) Gunn a transposé la recette Marvel à DC mais là où l'espace lui permettait plus ou moins toutes les folies, le retour sur la terre et un mauvais choix dans la constitution de sa Suicide Squad (que ce soit les personnages et leurs interprètes - à 2/3 exceptions) ne permettent pas à ce film de sortir la tête du cimetière déjà bien garni des mauvais films DC.
Créée
le 31 juil. 2021
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