Gore to the picture
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le 7 août 2021
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On a coutume de dire que chacun a droit à l’erreur ou a droit à une seconde chance. L’expression s’accorde bien à la Warner, qui trouve des moyens de refaire certains films ratés, comme pour exorciser une période trouble pour son univers du DCEU. Après la snyder cut, on retombe sur cette hypothèse au travers de cette suite/semi reboot de Suicide Squad.
Est-ce pour autant un mal ? Pas forcément. Nul honte à reconnaître les erreurs et à tenter de faire amende honorable. Surtout si cela donne des métrage de la qualité de la Snyder Cut ou de cette Suicide Squad, qui outre le fait d’écraser les fichiers des versions précédentes, se distinguent aussi au regard des autres productions DC, telles que les très moyens Bird of Prey et Wonder Woman 1984.
A l’instar du Snyder Cut, la clé a été de donner les mains totalement libres à un réalisateur de talent dans son registre, souvent pour le meilleur et parfois pour le pire.
Il en résulte que cette suicide Squad se trouve dirigée par un James en mode « no limits », lui permettant de développer son sens de la caractérisation des personnages « bras cassés », dont le destin contre nature les amène à sauver le monde, mais aussi un sens de l’épique qu’il avait déjà prouvé chez Marvel. La petite touche supplémentaire porte évidemment sur la violence, les images barbares et les dialogues scabreux, qui ne rendent pas le film très fin, mais qui collent à des personnages, dont on pouvait s’attendre qu’ils s’expriment comme Bruce Wayne. Enfin, Gunn a réellement peu de concurrent, dans son sens et la gestion de son humour qui offrent des passages savoureux. Enfin, ce que je retiens, c’est que Gunn comprend les matériaux de base, aime sincèrement l’univers qu’il développe et n’est pas avare de générosité dans ce qu’il fait et dans l’aspect « film de sale de gosse » qu’il nous offre.
Ce film est donc fondamentalement une réussite et s’il connait un échec commercial, ce ne sera dans sa qualité qu’il faudra trouver les causes et il demeure possible que ce film reste dans la postérité au fur et à mesure du temps.
Très franchement, je crois que l’on a la meilleure production super héroïque depuis juillet 2019, avec le Snyder Cut, invincibles, The Boys saison 2 et Loki (ce qui ne signifie pas Wandavision ou Umbrella Academy n’aient aucune force).
Tout de même, cette belle critique doit quant même souffrir de quelques bémols qui font que je continuerais de préférer le premier Gardien de la Galaxie dans la liste des créations de James Gunn (mais avec The Suicide Squad juste derrière).
D’abord, Gunn réitulise des développements et des ficelles vues dans les gardiens de la Galaxie, assortis d’un « Deadpool vibe », qui cassent un peu l’effet de surprise et donnent des impressions de redites. .
Ensuite, en ce qui me concerne, les moments d’émotions n’ont absolument pas fonctionné sur moi et tombent comme des cheveux sur la soupe assez gênants finalement, voir un peu série B. Si Gunn avait sa créativité plus encadré chez Marvel, cette « sagesse » a permis de développer des moments profonds, tristes et puissants dans ces Gardiens de la Galaxie, sans que cela sonne comme un contraste mal inspiré.
Enfin, dernier petit bémol, mais qui n’est pas de la faute du film, c’est que celui-ci pose question en termes de développement d’univers. Je l’ai dit plus haut, ceci n’est pas si grave, dès lors que les films sont bons. Après tout, chaque réalisateur chez Marvel est contraint sur le fond et sur la forme, par les films précédents et les films qui suivront. Donc si DC veut se sortir de ces encadrements, quelque part tant mieux (merci Joker).
Néanmoins, on ne peut pas dire que ce suicide Squad soit « Snyder compatible », ni qu’il colle avec Wonder Woman par exemple. Le fait que le film ne puisse pas se placer entre suite et reboot est une preuve des difficultés de construction On peut supposer qu’il ne sera pas non plus decker avec le prochain flash ou la Batman de Patinson. A ce titre, Harley Quinn n’est pas le même personnage que dans Bird Of prey ou que dans le premier suicide Squad. Bref, ce n’est pas de la faute du film, mais plus que jamais, le DCEU semble piloté par un capitaine bourré.
Au final ce Suicide Squad a des airs de déjà vu, si on a bien suivi les créations de Gunn, sauf que plutôt que de modifier la nature de ce qu’il nous offre (et qu’il maitrise bien), le réalisateur a simplement monté les potards, pour en faire un film cartoonesque. Est-ce mieux ou moins bien ? Honnêtement je ne sais pas. Je suis sorti de la salle en ayant vraiment rigolé et avec la satisfaction d’avoir suivi cette histoire et le parcours de ces personnages pathétiques. Mais j’avoue qu’il a manqué cette petite plus-value dramatique ou humaine qui touche le cœur du public, comme pouvait l’être les relations entre starlord et ses parents.
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Créée
le 11 août 2021
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