Unlimited

The Sunset Limited, qu'est-ce que c'est ? Le nom d'un train, un train contre lequel souhaite se jeter le personnage joué par Tommy Lee Jones. Il a le désir de renoncer à la vie, d'embrasser la mort. Percuter ce train serait pour lui la grande claque de sa vie. Et cette grande claque, il la fait partager au spectateur.

L'environnement est poussé au strict nécessaire. Une seule pièce servira de scène aux deux acteurs. La musique est quasi inexistante, seulement présente à certains instants précis pour souligner les paroles.
Non, ce qui est réellement mis en avant dans ce film, c'est l'échange d'idées. La parole, le débat philosophique sont au centre des 90 minutes, bien plus que l'histoire du suicide, ou que l'histoire des deux hommes.

Ces deux hommes sont à la fois totalement opposés, mais aussi similaires par leur recherche de LA vérité.
D'un côté, un noir, qui après avoir séjourné en prison, s'est plongé dans la religion. Cet homme, c'est Samuel L. Jackson, qui non content d'avoir prêché la bonne parole de Dieu dans Pulp Fiction ou Black Snake Moan, nous remet la chose sur le tapis. Il croit en la vie, en l'homme en général.
De l'autre côté, l'homme blanc aux pensées noires, obscures. Tommy Lee Jones endosse le rôle d'un prof de fac, qui par son expérience de la vie en est devenu autant nihiliste que suicidaire.

The Sunset Limited, ce n'est pas tellement un film à voir pour sa réalisation, ni sa musique, ni son action, ni sa beauté, ni même pour ses dialogues (soit dit en passant, un peu trop élitistes de temps à autres), mais plutôt pour la réflexion qu'il transmet au spectateur.
Tommy Lee Jones nous prouve ici qu'un acteur peut très bien réaliser un film marquant, même si pas forcément artistiquement abouti.

Pour finir, je vais laisser nos deux protagonistes nous livrer les quelques mots peut-être les plus importants du film.
"- J'imagine qu'il y a une morale à cette histoire.
- C'est une histoire sur ce qu'on veut. Et sur ce qu'on a. Bonheur, souffrance."