The Sword, c’est peu comme si le wu xia pian chinois avait croisé le fer avec le chanbara japonais westernisé. Il s’y emploie des combats aériens nerveux orchestré par Tony Ching Siu-Ting, épaulé de Tang Tak-Cheung. Ces affrontements à la pointe de l’épée sont ancrés dans une mise en scène mélancolique et à l’esthétique travaillée, la photographie y étant également soignée. Et pour qui connait Patrick Tam, The Sword employait déjà ses codes stylistiques à venir : la révolution bleu-blanc-rouge selon l’auteur. Il y amorçait alors une intrigue théâtralisée sur une tragédie humaine absurde au milieu de décors immersifs. Il soulevait des questions sur l’honneur, l’accomplissement d’une quête ou bien plus globalement sur l’héroïsme. Le constat que Patrick Tam révèle est sans équivoque. Il y montre que la recherche de la gloire est illusoire et qu’il n’existe rien de plus vain. Une prise de conscience tardive qu’aura notre héros qui rêvait jusqu’alors de prestige. Dès lors, son destin se veut pessimiste, plus encore lorsqu’il voit qu’il a délaissé un amour partagé à sa volonté d’être le meilleur épéiste. La résultante n’est que consternation, et la vanité d’être le meilleur des combattants s’est fait sur les corps sans vie qui jonchent son parcours. Exit la romance et d’une vie à deux qui aurait pu être possible. Il se retrouvera ainsi seul face à ses démons et avec le sentiment d’un grand gâchis.
The Sword est baignée d’une lenteur ponctuée de soubresauts martiaux violents et sanglants. Le thème musical employé renforce le désenchantement d’une œuvre incroyablement enivrante.
(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2013/08/05/the-sword-1980-patrick-tam-avis-review/)