Mr Orange: Premier film, The sword propulse Patrick Tam au devant de la scène Hong-Kongaise et constitue un élément clé de la Nouvelle Vague HK dans un souffle de western spaghetti: esthétisme prononcé, duels "de mano a mano", anti-héro, femmes fortes...
De quoi on cause? De Li Mak-Yin, l'élève d'un vénérable maître qui veut à tout prix croiser le fer avec le sabreur mythique. Mais il n'est pas le seul à chercher un prix dans une quête égoïste qui est évidement semée d'embuches, entre rival machiavélique et dignes femmes aimées, aimantes, et vengeresses.
Originaire de Taïwan, Patrick Tam imprègne son film et ses chorégraphies - signées par Ching Siu Tung - d'une double influence: le wu xia pian chinois et le chambara nippon. L'un faste et grandiloquent joue dans la surenchère d'acrobaties, l'autre puriste et ultra-stylisé apporte son lot de classitude totale. Des combats splendides donc, qui rythment le film et n'arrêterons pas de surprendre, évoluant progressivement de jeux de parades/attaques sobres vers des pirouettes aériennes endiablées jusqu'à l'apothéose finale dantesque.
Cerise sur le gâteau, The sword se dote d'un thème musical efficace accompagnant un travail esthétique formidable, optant pour la simplicité. Patrick Tam nous prend toutefois à contre-pied, avec un scénario complexe et surtout de bref changements radicaux avec des flashs gores et des négations de la gravité. Pour notre plus grand plaisir, Mr Tam surprend avec un souffle supplémentaire donné au film au travers d'un personnage secondaire: l'homme de main aux talents d'infiltration surréels qui provoqueront horreur et/ou fous rires.
Duels d'épéistes virtuoses et romance écorchée par les codes du chevalier. Un film simplement magnifique.