The Taint
5.4
The Taint

Film de Drew Bolduc et Dan Nelson (2012)

Un plaidoyer de la masculinité pour "que toutes les queues soient sucées"

Drew Bolduc nous livre un métrage bien emballé vu son patronyme. Pour être un peu plus sérieux, The Taint est un film de contaminé pas comme les autres, à part comme peuvent l'être les oeuvres de Miike.

D'ailleurs, le film flotte entre les productions du créateur de Visitor Q et celles de Troma. Au-delà de son aspect artisanal, il tient un propos fouillé sur les rapports hommes-femmes mais pas seulement.

En effet, là où certains n'y verront qu'un nanard mysogyne (le Z est totalement assumé), la péloche traite du manque de confiance en soi de l'Homme, du mâle, le vrai. La question de la virilité est omniprésente, la contamination étant causée volontairement pour que "toutes les queues soient sucées".

Par ailleurs, il faut souligner le rapport à l'homosexualité (on pense à Araki) qui cause la mort ou la survie des "faggots" du film. La femme incarne ici plus que la proie facile, elle représente la peur de l'homme face à sa propre responsabilité et son déni de pulsions primitives.

D'un point de vue technique, c'est ici que le film manque son dix. The Taint souffre d'un petit manque de rythme vers le film du film mais au vu du final, il sent qu'il (se) repose avant de mieux rebondir.

Comme dit précédemment, le film demeure artisanal, voir un film de potes comme pouvait en réaliser Peter Jackson à l'époque Bad Taste : effets spéciaux gores fait à la main et au latex, acteurs amateurs incarnant plusieurs rôles, cadrages francs mais encore hésitants. Là encore, le film va au bout de ses moyens, ce qui offre des scènes de toute beauté comme la gerbe du héros ou celle de la pénétration cranienne.

Mais, au-delà de amateurisme, le film de Bolduc s'impose comme une oeuvre sincère, assumée dans sa bizarerie et nourrie d'influences saines. On entend du Romero et du Carpenter (la B.O est captivante et le générique d'intro fleure bon les 70's fauchées), on renifle du Roger Corman et on respire à plein poumons du Trauma et de la prod' hallucinée nippone (dont Miikke est le chantre le plus connu).

Bref, malgré ses influences notables, The Taint impose son identité et multiplie ses niveaux de lecture (dont le premier degré est le plus dur à passer pour le spectateur non averti) pour finalement plonger son public dans un univers pyschédélique dégoulinant tant de réflexions humanistes que de sécrétions en tout genre.
Engage-Guignol
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le 11 févr. 2012

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