La possibilité d'une île.
Seconde incursion dans le monde de Shakespeare pour la cinéaste Julie Taymor, dix ans après le superbe "Titus". Mais malgré un casting quatre étoiles et la majesté des décors naturels d'Hawaï, "The tempest" n'atteint malheureusement pas le même degré de réussite.
Transformant le personnage de Prospero en... Prospera (why not ?), Julie Taymor peine à rendre limpide la pièce originale de l'auteur de "Hamlet", et semble se perdre dans son propre récit et dans le ton à adopter, entre le sérieux limite ridicule des séquences mettant en scène Helen Mirren et un humour balourd incapable de retranscrire correctement la verve de Shakespeare.
Malgré la beauté de la photographie et des décors, sans oublier les maquillages, "The tempest" échoue complètement dans tout le reste, Taymor ne retrouvant jamais la poésie et la puissance visuelle de ses oeuvres passées, pas aidée par des effets visuels d'une laideur incroyable, les rares séquences fonctionnant un minimum étant les quelques passages chantés, une approche qu'aurait peut-être dût privilégier la cinéaste, comme elle l'avait fait avec l'univers des Beatles dans son magnifique "Across the universe".
Même le casting, pourtant composé de très bons comédiens (Helen Mirren; Djimon Hounsou; Ben Wishaw; David Strathairn; Alan Cumming; Felicity Jones...), ne fait pas de miracles, constamment en roue libre, et ne fait que renforcer le sentiment de gâchis immense de ce qui aurait put être un très grand film.