Un néo-western plutôt sympa. Eliott Lester laisse traîner son plan assez classique de village de western, juste assez longtemps, pour que vous soyez surpris quand déboule non pas un cow-boy sur son canasson, mais Juliette Lewis sur une vieille bécane rouillée. Ah, on risque de passer un bon moment, avec ce genre de metteur en scène. Et c'était sans compter sur les acteurs, qui s'en donnent à cœur-joie : Juliette Lewis est dingue dans ce rôle de laideronne tueuse (pensée à Esme Creed-Miles, mais nous, on aurait transpiré dans quelques scènes où Juliette est déchaînée), Peter Dinklage est comme d'habitude excellent dans le rôle du gars qui veut juste qu'on le laisse tranquille (ce qui n'arrive jamais), le binôme de frère et sœur est le visage humain de ce film impitoyable, à savoir Levon Thurman-Hawke (comme son nom l'indique, "fils de" Uma et Ethan, faites ce que vous voulez de cette info, on ne l'a même pas reconnu) et Esme Creed-Miles. Monsieur Elliot Lester n'oublie pas l'humour dans son néo-western, que cela soit au travers de ses dialogues (ce qui transperce le mieux, ce ne sont pas les balles, mais les punchlines blessantes) ou des situations cocasses (la coupe afro de la compagnonne qui forme un buisson vraiment étrange, à flan de butte... On a ri). On sent que le réalisateur tient à son histoire (assez simplette, quoique touchante : au lieu de choisir l'héritage pour lui tout seul, le héros claque tout son fric pour aller secourir sa sœur... Un peu de cœur dans un western, cela change !), et à ses personnages (on les connaît tellement, que lorsqu'un meurt, cela nous embête pour de vrai...), avec pour une fois non pas un méchant ultra-viril, mais une méchante (cela change !). Le rythme ne faiblit jamais, les dialogues se savourent, et à tous points de vue : c'est un "néo" dans tous les sens du terme, le dépoussiérage est tel qu'on en tousse (avec plaisir). Un néo-western de paysages enneigés, avec une méchante complètement folle, des personnages vite identifiables et adorables, un rythme sous dopamine, et une histoire qui veut croire à la bonté humaine plutôt qu'au pognon : encore, Elliott, encore ! [et on lui dit encore merci pour nous avoir expliqué comment marchait notre propre téléphone : ce Monsieur est vraiment très, très, très cool]