Impossible de regarder "The Thing" sans penser instantanément à Alien premier du nom. Sorti 3 ans plus tôt, le chef d'oeuvre de Ridley Scott avait posé les bases du genre, en créant une ambiance hors du commun dans un huit-clos phénoménal à tout point de vue.
Là ou Ridley Scott jouait la carte de la suggestion en montrant juste ce qu'il fallait de son célèbre Alien, Carpenter va avec "The Thing" prendre les choses dans l'autre sens et baser son film autour de la véritable horreur visuelle que représente son monstre/extra-terrestre. Sa pellicule n'en est pas qu'un "simple" film d'horreur pour autant.
En effet, malgré l'horreur qu'est "la chose" et la multitude d'images sanguinolentes qui apparaissent à l'écran, dont certaines sont un vrai summum de terreur visuelle (le passage de la tête-araignée en est un bon exemple!), "The Thing" va plus loin et crée une véritable ambiance oppressante à souhait et qui met réellement mal à l'aise du début à la fin. Pour exemple, la paranoïa générale et constante qui flotte au dessus de chaque tête et qui est peut être encore plus dangereuse que le véritable danger lui-même, la génialissime scène du test sanguin qui est pour moi une des meilleure vous le confirmera. Bref, Carpenter a su maîtriser tous les aspects de son film pour en faire une oeuvre culte du genre huit-clos horrifique.
Aujourd'hui, à l'ère des images de synthèse, il faut avouer que quelque effets spéciaux on peut être un peu vieilli, mais ils n'en restent pas moins ultra-efficaces et le résultat d'un véritable travail de maître pour l'époque. J'irais même jusqu'à dire que la non-utilisation d'effets numériques comme on en a aujourd'hui rend les scènes plus "réelles", plus organiques, et cela joue un rôle évident dans le dégoût et l'horreur que Carpenter souhaite nous faire ressentir.
Il va donc sans dire que "The Thing" reste encore aujourd'hui, une véritable référence du genre et qu'il fait partie des indispensables à voir au moins une fois. Les cinéphiles, eux, en seront certainement déjà à leur vingt-cinquième visionnage depuis 1982...