Le chef-d'oeuvre de Carpenter!!
"Douze hommes en proie à...la Chose".
L'accroche de 1982 avait déjà le mérite de mettre la bave aux lèvres.
Je fais partie d'une génération ayant découvert "The Thing" à la télé, et c'était il y a bien longtemps, avant que Jean-Claude Bourret (le féru des OVNIS, ça ne s'invente pas...) himself ne coupe le jus et envoie la 5 aux oubliettes.
Je le regardais donc un soir avec mon père, et croyez-moi je n'en menais pas large.C'est bien simple, aucun autre film ne m'a fait cet effet, à part "L'Exorciste" de Friedkin!!
D'ailleurs le film de Carpenter possède un sacré point commun avec celui de Friedkin: aux époques respectives ou ils sont sortis au ciné, les spectateurs ne s'attendaient pas, mais alors pas du tout à se prendre de telles baffes.
Par contre on ne peut pas dire que le Carpenter ait rencontré le même succès, c'est même tout le contraire...Merci Spielberg, Merci E.T.!!
Bref...toujours est-il que dans le genre huit-clos horrifique et bien claustro, on a jamais fait mieux (pas même Ridley Scott avec son pourtant génial "Alien", c'est dire...), et il est permis de fortement douter que l'on fasse mieux un jour.
12 scientifiques donc, bloqués dans une base en Antarctique, dont la seule bourde aura été de receuillir ce husky contaminé par une ignoble créature protéiforme extra-terrestre.D'ailleurs dès le début du film, alors que l'on voit les norvégiens tenter d'abattre le gentil toutou, on sent bien que quelque chose ne tourne pas rond...
La créature est donc "parmis eux" (elle sera d'ailleurs sous peu "en eux" tout court), et c'est avec un brio inégalable que Big John va mettre en scène ce sommet de paranoia, d'angoisse, de suspense et de frousse bleue, bien aidé en cela par le génial maquilleur Rob Bottin, responsable des invraisemblales mutations cauchemardesques de la "chose".Pourquoi se priver ?? Cette dernière pouvant imiter aussi bien les hommes que les animaux (ici en l'occurence les chiens de la base), Bottin va laisser libre court à son incroyable imagination pour nous offrir des tableaux littéralement apocalyptiques, qui nous glacent encore d'effroi aujourd'hui.Il est d'ailleurs assez bluffant de constater que, malgré l'avancée des SFX, ceux du film (1982 quand même) n'ont pas pris une seule ride!!
Pour ce qui est du scénario, Carpenter privilégie la simplicité et l'efficacité, misant tout sur le sentiment de paranoia s'installant peu à peu chez les 12 hommes de la base (auquel vient s'ajouter le terrible sentiment d'isolement - ils sont littéralement coupés du monde). Personne n'est à l'abri, n'importe le quel d'entre-eux peut être la Chose.Qui est qui ?
Ou plus simplement "who goes there ?" (oui je sais elle était facile).
La scène du "test sanguin" constitue d'ailleurs le sommet du film, restant à elle seule un modèle de suspense et d'angoisse...on sait que l'horreur va inévitablement se déchainer, reste à savoir quand...
L'imagination et le talent de Bottin (avec un coup de main de Stan RIP Winston, autre génie dans son genre, pour la "scène du chenil"), conjuguée au savoir-faire d'un John Carpenter à l'époque au sommet de son art ne pouvait que déboucher sur un classique de l'épouvante.
(Si possible évitez le remake...mais par les temps qui courent est-ce vraiment utile de le préciser ??)