Why don't we just... wait here for a little while... see what happens?

J’avais déjà vu ce film il y a un long moment, et je l’avais déjà beaucoup apprécié à l’époque. Le revoir une nouvelle fois me l’a fait aimer encore plus ! L’ambiance angoissante est tellement bien dosée, le rythme lancinant et pourtant oppressant est tellement bien maîtrisé, et ce final… bordel mais qu’est-ce que ce final est fantastique. L’ouverture du film était déjà mémorable, avec cette quasi-absence de dialogue, cette course-poursuite pour le moins inhabituelle au milieu de l’Antarctique, déstabilisant d’entrée le spectateur (et puis on ne va pas se mentir, ce chien est flippant).


Et là où le film tire son épingle du jeu, c’est qu’il prend le temps d’introduire ses personnages principaux. Pas forcément tous, si bien qu’on a l’impression que certains débarquent juste pour se faire tuer, mais le groupe en lui-même, sa dynamique, nous est présenté avec soin, sans précipitation, ce qui fait qu’on s’investit dans l’histoire, on ressent la paranoïa s’insérer dans l’esprit de chacun d’eux, surtout qu’on ignore vraiment qui est qui. On suit le personnage de McCarthy pendant presque tout le film, mais il y a ce passage où il s’absente et où tout peut être arrivé.


Puis le film va instaurer cette part de mystère, créant peu à peu cette ambiance oppressante, en créant tout le contexte autour de l’intrigue sans non plus en dévoiler trop est briser le charme. Puis lorsque la créature apparaît enfin, on est déjà bien avancé, et là où beaucoup de films se seraient bornés à une escalade de l’action, non, John Carpenter bouge lentement ses pions pour les faire avancer vers leur destin, et on comprend assez vite que ça ne va pas bien se terminer. Car outre cette atmosphère paranoïaque, il y a cette sorte de cynisme ambiant couplé de pessimisme, faisant qu’on verse en pleine dystopie. Et alors qu’on commençait à manque de souffle, le final survient et on pense que tout est réglé… Sauf que non, on a droit à l’un des twist-fin ouvertes les plus magistraux du cinéma ! Un bonheur !


Le casting est à l’image du film : percutant ! Kurt Russel se démarque certes du reste de l’équipe, en incarnant un personnage dans la lignée de ses grands rôles, mais il est parfaitement épaulé au long du film, que ce soit par David Clennon, Keith Davids, ou Wilford Brimley (qui, dans un sens, à presque un jeu issu du Western des années 50-60, ce qui créé une certaine dissonance accentuant la folie de son personnage). Et techniquement, c’est une pure merveille ce film. La musique de Morricone, avec notamment ce thème principal légendaire et terrifiant, est un pur régal du début à la fin pour créer cette atmosphère presque irrespirable par moment.


Les décors sont fabuleux, à la fois simples mais également étant un personnage propre participant à l’ambiance générale. Les effets spéciaux, et notamment le design de la Chose, seront extrêmement efficaces et employés avec soin. Quant à la mise en scène de Carpenter, c’est une nouvelle fois un régal : sans forcément faire appel à une réalisation grandiose, il a une façon de composer ses plans avec des cadrages et un montage qui font qu’on est happé et pris à la gorge du début à la fin !


The Thing de Carpenter est indubitablement un grand classique du cinéma d’horreur et de SF. Un exemple quasi-parfait de ce qu’est un huis-clos, un monstre légendaire, et une plongée dans la psyché humaine qui ne laissera pas indifférent. Un monument à voir et revoir !

vive_le_ciné

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